• Par une nuit sans étoiles

    Genres : Lemon/ Romance/ Amitié
     
    Orientation sexuelle : Yaoi 
     
    Rating : 18+
     
    Couple : One-sided  Touji x Harutora
     
    Résumé : L'idée qu'il pourrait avoir la personne qu'il aime, Touji l'avait depuis longtemps abandonnée. Mais ce soir là, les étoiles devaient être de son côté, même si c'était pour un court instant.
     
    Mon blabla : C'est un amour non-réciproque, donc assez tristounet, si vous n'avez pas le moral je vous déconseille de lire cette histoire, a moins que vous aimiez avoir le blouse. Parce-qu'à mes yeux, moi qui suis la seule personne qui ne doit pas aimer Natsume, il y a bien fallut que je trouve mon lot de romance dans ce manga où Touji est juste le meilleur personnage.
     
     
     

    - Félicitations, futurs onmyojis !

    Des cris enthousiastes traversèrent la foule tandis que les étudiants trinquaient à leur réussite, n'arrivant pas à croire que oui, ils venaient de survivre à une catastrophe paranormale, mais qu'en plus de cela tous passaient en seconde année. La joie était à l'instant, figée sur les visages de ces adolescents qui se lâchaient complètement, sachant qu'au lendemain ils auraient un mois entier de vacances pour pouvoir décuver de leur seule folie de l'année. Tout était beau en cette fraîche soirée de printemps. Chacun s'amusait avec ses amis. Tenma, Kyôko et il en passait ; toutes les premières années étaient réunies dans cet instant de convivialité.

    Enfin presque.

    Deux personnes manquaient néanmoins à l'appel, deux camarades sans lesquels Harutora ne se sentait pas de faire la fête. Natsume et Touji. Il les avait perdu en début de soirée à cause de la foule un peu trop compacte et les cherchait déjà depuis un bon moment. La fête était maintenant bien entamée et toujours aucune trace d'eux. L'étudiant commença à stresser, et s'ils étaient en ce moment même en plein rendez-vous nocturne ? L'idée lui semblait ridicule, mais le doute restait présent.

    Après encore dix minutes de recherches acharnées – plus un shoot de vodka qu'un petit malin était parvenu à faire passer en douce à la fête – le jeune homme dut se rendre à l'évidence : ses coéquipiers n'étaient pas là. Alors, réservant les chambres pour le dernier instant en espérant de toute son âme qu'ils ne s'y trouvaient pas, le familier commença à chercher de plus en plus loin, en dehors de l'espace de la soirée. Très rapidement, ses pas le menèrent en direction du toit.

    La peur d'y découvrir quelque chose lui enserrant les tripes, le jeune homme poussa doucement la porte ; la première chose qu'il y vit fut une Natsume à moitié en larmes, qui le poussa sans même calculer sa présence avant de disparaître dans les escaliers, partie plus vite que son ombre.

    Et puis, accoudé à la barrière, fixant l'horizon, les cheveux aux vents, une bière à la main, l'air pensif, il y avait son meilleur ami. Touji Ato.

    Que s'était-il passé entre eux ?

    - Décidément, cet endroit est vraiment ton préféré. Mais je n'arrives toujours pas à m'habituer au fait que tu aies arrêté de fumer.

    Le brun cilla au son de sa voix, et se retourna avec un sourire énigmatique qui n'atteignait cependant pas ces yeux, ceux-ci empreints d'un sentiment qu'il voyait quelquefois chez son ami, mais qu'il n'avait jamais su définir.

    - Ici, tout est calme, le temps semble comme figé, éternel. Je trouve ça reposant. Quant aux cigarettes : essaierais-tu de me contraindre à recommencer ?

    Harutora s'avança dans la semi-obscurité, un vent léger s'abattant sur lui. En hauteur, il faisait bien plus frais qu'à la fête, où se mêlaient personnes bourrées, fumée de cigarettes et odeur de transpiration. Mais cette fraîcheur, loin d'être désagréable, était plutôt bien venue, lui permettant de doucement redescendre sur terre.

    - Loin de moi cette idée, mais je trouve que tu te rattrapes beaucoup sur l'alcool, pour une personne qui a prit des résolutions. Ne me dis pas que tu as fait boire Natsume. Répondit le blond en désignant deux packs de bière au sol. Trois canettes étaient déjà vides.

    Le métisse partit dans un fou-rire incontrôlé.

    - Ah ah ah ! Tu me fais bien rire ! Comme si c'était possible qu'elle boive, elle. Cette fille est mademoiselle parfaite, à l'entendre elle n'a aucun vice tel que l'alcool !

    C'était quoi cette amertume dans sa voix ? Que s'était-il passé ?

    - Touji...

    - Mais toi, tu es un mauvais garçon. N'est-ce pas bakatora ? Je t'autorise donc à pomper dans ma réserve.

    Le Tsuchimikado se méfiait comme la peste de Touji soul, n'oubliant pas son passé de délinquant. Mais consentit néanmoins à prendre une canette, venant s'accouder à la barrière à ses côtés, admirant le ciel de nuit.

    - Et dire qu'ici, à Tokyo, on ne voit que la grande ourse. Je trouve ça tellement dommage, pas toi ?

    Son ami au bandeau ne répondit pas, semblant absorbé par il ne savait quoi. La familier commençait réellement à se poser des questions .

    - Touji, j'ai vu Natsume qui s'enfuyait d'ici en pleurant. Qu'est-ce qui s'est passé pour que ça arrive ?

    Son camarade reporta enfin son attention sur lui, une lueur de souffrance passant dans ses pupilles émeraudes, mais elle fut cependant si rapide que le garçon eut l'impression qu'il l'avait rêvée.

    - Tu es bien curieux.

    C'était quoi cette façon de détourner le sujet ?

    - Non, pas curieux. Juste concerné. Vous êtes mes deux meilleurs amis. S'il se passe quelque chose entre vous, j'aimerais être mis au courant plutôt qu'à l'écart.

    - Dairenji Suzuka.

    Suzuka... ? Il voulait dire la gamine qui l'avait embrassé au festival de l'année dernière ?

    - Pardon ? Pourquoi tu parles d'elle tout à coup ?

    - Tu m'as dit qu'elle t'avait donné ton premier baiser, tu te souviens ? Et avec Natsume, Kon, et Hokuto, si on peut vraiment la compter, ça fait quatre.

    Harutora n'y comprenait rien, le sens de la conversation lui échappait totalement.

    - Quatre quoi ?

    Les mains du brun se serrèrent sur la canette de bière à peine commencée qu'il vida en un coup.

    - Quatre rivales.

    Le cerveau de Haru était en mode beug.

    - Des …rivales ?

    - Définition du mot rival : Gugus ayant le même objectif qu'un autre gugus.

    - Çà, je le sais ! Mais je ne comprends pas ! Qui est le rival de qui, et pourquoi ?!

    Le semi-orgre prit une autre canette de bière mais n'en but pas, alors que lui la descendit de moitié.

    - Ces quatre filles, elles sont mes rivales.

    L'alcool à outrance lui faisait vraiment dire des choses étranges.

    Harutora rit nerveusement pour faire disparaître son malaise.

    - Je ne vois pas en quoi elles sont tes rivales, votre objectif n'est pas du tout le m-

    Ses mots se perdirent définitivement alors qu'une paire de lèvres se posait sur les siennes. Le jeune homme resta tétanisé, devenu plus rouge qu'une tomate. Était-ce réellement le Touji calme taciturne qu'il connaissait si bien qui était actuellement entrain de l'embrasser ? Était-il possédé ?

    La désastre spirituel se retira lentement, se mordillant la lèvre, signe évident de culpabilité.

    - Je ne sais pas pour cette Suzuka, après tout je ne la connais pas. Mais pour Natsume et Kon, c'est bel et bien le même. Nous voulons tous les trois te protéger. Il n'y a que moi qui suis de trop.

    Touji partait dans son délire, un sourire nostalgique, un brin triste, à l'appui. Et Harutora sentit au plus profond de lui sa souffrance, d'une telle intensité qu'il ne serait jamais capable de la supporter si elle lui avait appartenu. Il ne comprenait pas d'où elle venait, il n'avait jamais comprit.

    - Me protéger ? Je ne crois pas, non. Kon, peut-être, mais Natsume et toi, vous avez des choses bien plus importantes à réaliser. Et tu n'as jamais été de trop .

    Touji sourit, légèrement. Un sourire indescriptible, un petit peu moqueur, mais aussi tellement plus.

    - Bakatora...

    - Je ne suis pas idiot !

    Rire amer.

    - Oh que si ! Ou alors tu es totalement aveugle, au choix, parce-que je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi à côté de la plaque que toi !

    - Hey ! Ce n'est pas très gentil !

    Le rire de son ami se fana, redevenant sérieux. Le brun leva la main sur le visage se son camarade, et caressa doucement sa joue, s'attardant sur l'étoile de sang qui resterait à jamais gravée dans sa chaire. Le familier stoppa sa respiration. Trop près. L'idée que le jeune homme puisse encore l'embrasser comme tout à l'heure lui embrasa les joues.

    Touji eut un sourire tendre.

    - Tu es si naïf. Un vrai gamin.

    Le tigre prit la mouche.

    - Bon, ça suffit les insultes !

    L'étudiant redevint grave, exercent une légère pression sur l'étoile.

    - Cette marque, elle est le signe de ton appartenance envers Natsume. Tu es son familier et son cousin, vous êtes liés par le sang des Tsuchimikado, et par un lien bien plus puissant encore ; et ça, je ne peux rien y faire...

    Le métisse se stoppa quelques secondes. L'adolescent retint sa respiration, présageant quelque chose de grave.

    - ...Parce-qu'elle t'aime, et que toi aussi, tu as des sentiments pour elle. Bien plus forts que l'amitié. Termina le semi-ogre, la voix brisée.

    Harutora se mit à trembler de tous ses membres, ressentant le mal de son ami s'insinuer dans sa chaire. Il souffrant tant. Cette sensation lui donna tellement le tournis qu'il se vit obligé de s'asseoir pour ne pas flancher

    L'Ato laissa retomber sa main sur ses genoux, et s'assit à ses côtés sur le sol froid, fixant le béton. Visiblement, il n'avait pas encore fini.

    - Tu sais, je suis censé ne ressentir aucune émotion. Enfin, je dis bien censé, car si c'était réellement le cas, mon cœur ne me ferait pas autant souffrir à chaque fois que je pense à toi, et plus encore quand nous sommes éloignés, de plus en plus chaque jour qui passe.

    Le blond ne dit rien, que pouvait-il répondre à ça ? Il ne connaissait pas cette sensation. Juger lui était bien interdit. Et puis entendre son camarade parler aussi ouvertement était si rare, lui qui d'ordinaire était si réfléchi. L'alcool pouvait vraiment accomplir des miracles.

    - Et puis ton père a remarqué ce changement en moi, et il m'a dit exactement ce à quoi je m'attendais. Que je pouvais rester à tes côtés, mais que jamais tu ne pourras m'appartenir. Je le comprends, mais je ne peux pas m'empêcher de lui en vouloir, c'est plus fort que moi.

    Touji s'arrêta quelques secondes, le regarda, souffrant, et inspira un grand coup pour se donner du courage.

    - Tu n'as aucune idée d'à quel point c'est difficile de jouer les indifférents au quotidien, de faire comme si je me fichais de toutes ces filles qui retournent à ton passage, puis de toutes ces rumeurs qui circulent entre toi et Natsume, toi et Kon, et parfois même un triangle amoureux entre toi, moi et Natsu', quand les commères sont inspirées, tout en se disant que je suis l'intrus dans cette histoire, le seul qui n'aura jamais droit au bonheur, allant même jusqu'à vous pousser dans les bras l'un de l'autre pour que tout se passe normalement. C'est bien pire que d'être torturé. En fait, c'est en soit une forme de torture.

    Le jeune homme ne lui avait encore jamais dit, ces trois mots qui faisaient toute la différence, mais il ne faisait aucun doute aux yeux de Harutora que c'était ce qu'il avait voulu retranscrire dans ce long discours, un discours déchirant, qui l'avait totalement prit au dépourvu, brisé comme il ne l'avait jamais été.

    Touji Ato était amoureux de lui .

    Ça sonnait totalement irréel, et pourtant c'était ce qu'il y avait de plus vrai dans sa vie, il le sentait. Toutes ses craintes que ses deux amis se mettent ensemble et le laissent à l'écart étaient infondées, ridicules même, et il savait à présent que Touji les avait ressenties en dix fois pire. Tout ça parce-qu'il l'aimait . C'était tellement... inattendu qu'il ne savait quoi répondre.

    - Je...

    - Alors je te demandes de t'en aller, avant que mes désirs ne prennent possession de mon corps et que je ne réponde plus de mes actes. Comme tu t'en doutes, je n'ai jamais bien tenu l'alcool. Et je ne sais pas ce que je pourrais te faire lorsque je ne parviendrais plus à me contrôler.

    - Tu m'aimes...

    - Bravo, Einstein !

    - Tu m'as aimé... tout ce temps ?

    Touji but cul sec une canette et la balança avec les autres. Le blond n'osait plus toucher la sienne.

    - Ouais, toujours. Comme un dingue. Et tu peux me croire : ça m'a pourri la vie.

    - Pourquoi ?

    - Pourquoi toi ? Comme si je le savais. C'est pas comme si j'avais choisi, de toute manière.

    - Non, pas ça, mais pourquoi tu as gardé ça pour toi ? Tu aurais du me le dire !

    L'ogre de moitié eut un rire amer.

    - Ouais, c'est ça ! Et comment penses-tu que t'aurais réagi, si j'étais arrivé et que je t'avais balancé de but en blanc «  Je t'aime, je n'arrête pas de penser des trucs dégueulasses sur toi et moi, sors avec moi. » ? Tu m'aurais rejeté, et on ne se serait plus jamais revu, ce qui aurait été bien pire.

    Harutora ne pouvait pas le nier, sa réaction aurait probablement été proche de celle-ci. Après tout, ils n'étaient pas dans un conte de fées, il n'allait pas lui rouler la pelle du siècle et finir ses jours avec lui.

    - Mais tu souffrais...

    - Exact, je souffres, je me fais bouffer par l'amertume. Si tu savais comme je t'en ai voulu au début de ne pas pouvoir me donner ce que je voulais, mais au final, tu n'y peux rien. Toi et Natsume allez finir ensembles, ça à été décidé bien avant votre naissance. C'est comme ça que l'histoire va se terminer.

    - Et toi ?

    - Moi ? Je ne suis rien. Un simple pot de fleurs destiné à décorer, avec un amour contre-nature pour le personnage principal, exactement le genre de personnage qui sera sacrifié sans une once de culpabilité dans l'avancement du récit, je ne suis même pas censé exister.

    - Je ne veux pas que tu meures.

    - Tu ne le veux pas, mais ça arrivera. Et tu continueras à avancer de l'avant, avec Natsume dans tes bras. N'ai-je pas raison ?

    Si, totalement, et c'était ça le plus tragique. Connaître sa fin avant le début, c'était si triste pour un adolescent de son age.

    Touji eut un long soupir.

    - Maintenant que tu connais toute la vérité, pars, s'il-te-plait. Pars avant que je ne te fasse du mal.

    Le familier prit une grande résolution.

    - Non.

    - Non, quoi?

    - Je ne m'en vais pas. Je reste avec toi. Tu es soul, qui sait ce que tu pourrais faire si je te laisse seul.

    - Qui sait ce que je pourrais te faire si on reste tous seuls.

    - Je m'en moque, je suis un grand garçon. Je suis suffisamment mature pour décider ce qui est bon pour moi. Je n'ai pas l'intention de fuir le problème, ni de m'en plaindre, d'ailleurs.

    Le brun taciturne sourit, mauvais, et se releva.

    - Mature, hein ? Ce que tu fais n'est ni plus ni moins qu'un caprice de gamin. Tu ne te rends pas compte une seule seconde d'à quel point je suis dangereux, malsain.

    Harutora avait envie de s'enfuir en courant devant ce virement de comportement, mais il ne se dégonfla pas. Pas maintenant.

    Son ami soupira.

    - Bakatora ! Tu es un abruti !

    Pour accompagner ses paroles, le lycéen shoota dans la pile de canettes, et donna un bon coup de poing sur le sol.

    - Es-tu si bête que tu ne te rends pas compte que je risque de te violer ?!

    Le jeune homme ravala difficilement sa salive.

    - Si... mais... je...

    - Tu quoi ?

    - J'ai...

    - Tu as quoi ?

    - J'AI UNE ERECTION !

    Harutora l'avait crié si fort qu'on devait l'avoir entendu à l'autre bout de la ville, son teint était plus rouge que jamais. De son côté, le cerveau de la défaillance spirituelle venait de se déconnecter de la réalité.

    - Tu... as une-une... é-r-e-c-t-i-o-n ?

    Le blond devint encore plus rouge – si cela était possible – et commença à bégayer.

    - Mais, mais je n'y peux rien moi-moi ! C'est- c'est toi-toi qui m-m'as embrassé ! Et puis tu-tu m'as dit-dit que tu m'aimais a-alors j'ai eu envie-vie que tu-tu recommences ! Et puis-puis tu as dit tou-toutes ces cho-choses bizarres que tu voulais me-me faire a-alors...

    Un autre genre d'expression, beaucoup plus malsaine, prit place sur le visage du métisse. Ses paroles semblaient avoir détruit sa dernière barrière de contrôle. Mais étrangement, le jeune homme ne le regrettait pas, aucunement.

    - Ah ah, une érection, hein ? Tu auras vraiment cherché à me chauffer jusqu'au bout, toi. Vicieux !

    Touji se rassit à ses côtés, langoureux, et mit une main câline sur sa cuisse, qui remonta lentement en son intérieur. Le jeune homme déglutit, mais ne se rétracta pas. Pas maintenant. Il voulait connaître l'ampleur de ses sentiments.

    Son meilleur ami emprisonna sa bouche quelques secondes, laissant se promener ses mains baladeuses un peu de partout sur son corps svelte.

    - J'ai rêvé si souvent de toi, tu ne peux pas savoir à quel point je te désire. Je veux te toucher là, ( il pinça un de ses tétons ) là, ( légère pression sur son membre déjà bien gonflé) et puis surtout... . A travers ses vêtements, un doigt caressa cet endroit, la partie la plus intime de son corps, qui n'avait jamais été possédée de sa vie, et Harutora se cambra lentement, gémissant de gêne.

    Le brun soupira, résigné, et cessa ses attouchements, posant ses mains à sur les épaules de l'homme qu'il aimait depuis le début, plantant son regard émeraude dans ses yeux couleur améthyste.

    - Je te laisse une dernière chance de refuser, Haru, une seule. Après ça je ne répondrais plus de mes actes, que ça soit clair.

    L'espace d'un instant, le Tsuchimikado eut envie de s'enfuir, de laisser cette affaire derrière lui, de simplement oublier. Mais cette idée s'en alla aussi vite qu'elle était arrivée dans le regard voilé de son de son meilleur ami. Et il pouvait dire sans la moindre once d'hésitation que dans cette histoire, c'était lui qui souffrait le plus. Lui et personne d'autre.

    Alors il accomplit le seul acte qui lui était interdit, celui qu'il avait inconsciemment réservé à son amie d'enfance et qu'il allait finalement lui offrir sans remords, aucun. Avec une extrême douceur, il posa ses mains sur ses joues et y déposa ses lèvres dans un tendre baiser. Touji n'en revint tellement pas qu'il fit les yeux ronds, trop surpris pour ne serais-ce que lui répondre.

    - Une nuit, ma première, je te l'offre. Sois le garçon qui m'aime sans la moindre barrière, libère-toi de toute ta frustration, ton amour. Après tout redeviendra comme avant, tu sauras à nouveau mon meilleur ami et rien d'autre, car je dois accomplir ce pourquoi je suis né. J'en suis désolé.

    Ses yeux brillèrent, donnèrent l'impression qu'il était au bord des larmes

    - Ne t'excuse pas, s'il-te-plait, c'est bien trop cruel de ta part. Simplement... embrasses-moi encore.

    Sa voix était suppliante, comme celle d'un enfant. Maintenant qu'il le voyait sans masque, sans son désintéressement habituel, le familier le trouvait plus vrai que quiconque, d'une beauté incommensurable. Alors il le fit sans se poser de questions. Cette unique nuit lui appartenait, à lui et rien qu'à lui. Pour que le jeune homme comprenne à quel point son amour était incommensurable, destructif.

    Rapidement le brun prit le dessus, par peur que tout se termine trop vite, que le matin arrive avant qu'il n'ait pu découvrir chaque recoin de son anatomie, comme on explore une île au trésor infiniment vaste. Sa mâchoire descendit le long de son cou, le couvrant de baisers, puis une insistance de ses lèvres qui suçotèrent sa peau jusqu'à-ce qu'une belle marque violacée apparaisse, sceau semblable à l'étoile de sang en dessous de son œil gauche, en souvenir de cette nuit, la seule où il serait sien.

    Sa paume s'égara sur son uniforme qui semblait maintenant être la plus affreuse des gênes, d'une seule main il retira son T-shirt, pouvant ainsi admirer le torse agréable de l'adolescent, celui qu'il avait aimé malgré l'incapacité de leur relation. L'espace d'une seconde, les étudiants se fixèrent sans ciller, dans un silence serein, c'était leur instant rien qu'à eux, et il était magique.

    Ce fut Harutora qui brisa ce moment, retirant le bandeau de son ami avant de laisser ses mains s'égarer dans ses cheveux soyeux, si doux pour ceux d'un garçon. Son meilleur ami savoura ce contact, et recouvra son torse nu de baisers, puis une lèvre sur un de ses tétons, et le familier eut l'impression que la chaleur de sa peau venait d'augmenter de trente degrés. Ses mains quittèrent ses cheveux pour s'agripper à son dos tandis que Touji le faisait durcir d'une façon délicieuse.

    Ce dernier s'attaqua au pantalon de son camarade, en descendant la fermeture avant qu'une main vienne s'amuser avec son érection. Lorsque son anatomie rencontra l'air libre, Haru frissonna, son tressaillement naquit sur son épiderme comme un raz-de-marée, et il se mordit la lèvre pour ne pas laisser échapper de bruit gênant.

    - Ne te retiens pas, je veux tout entendre de toi.

    D'une main experte, le brun commença à pomper sur l'anatomie de son équipier tandis que sa voisine découvrait chaque parcelle de son corps, retirant chaque morceau de tissu qui la gênait dans sa tâche. Mais ça n'était pas assez. Il aurait aimé posséder plus de mains pour pouvoir le recouvrir entièrement, tout sentir sous ses doigts, le faire sien de cette manière, douce et exquise.

    Mais bientôt tout prit fin, son meilleur ami se libéra dans sa main, son liquide blanc sortant de sa verge en de puissants jets. Son état retomba alors que le sien était au summum de l'excitation.

    Rapidement, Touji retira son T-shirt et son pantalon, dévoilant, à travers son boxer, sa virilité érigée à son maximum, telle la tour de Pise. Le familier déglutit en voyant l'ampleur de la bosse.

    - Je n'ai aucune maladie, ne t'inquiètes pas.

    - C'est censé me réconforter ? Ça ne rentrera jamais !

    - Détends-toi, il ne faut surtout pas que tu stresses, sinon je vais te faire mal.

    - Tu as l'air bien renseigné, dis-donc.

    - Normal, je t'ai attendu toutes ces années, tu ne te rends pas compte du nombre de vidéos et de livres j'ai vu sur ce sujet. Après tout, je reste un adolescent de quinze ans avec mes hormones qui me travaillent comme tout le monde.

    La jeune homme parut soulagé pour une raison qui lui échappa. Étrangement, il n’esquissa pas le moindre mouvement de fuite lorsque son camarade sortit son membre dressé, un sachet de lubrifiant qui semblait avoir traîné dans ses poches – probablement pour bagnole, mais c'était le cadet de ses soucis – et qu'il se tartina avec, de tout son long.

    - Je vais devoir te préparer, ça risque de ne pas être marrant.

    Le blond hocha la tête, ayant confiance en son ami, et se laissa faire, docilement. Il sentit une première intrusion, minime, dans son rectum. C'était une étrange sensation, mais pas vraiment désagréable, seulement dérangeante. Touji se concentra à exercer des mouvements corrects, pour bien le préparer, tandis qu'il ajoutait un doigt qui passa presque inaperçu, faisant des mouvements de ciseaux avec ses doigts lubrifiés. Soudain, le tigre se cambra légèrement, surpris, alors qu'un râle de plaisir passa sa gorge.

    - Trouvée. Sourit le métisse, satisfait.

    Il s'appliqua à frapper à nouveau, toujours au même endroit, ce paquet de nerfs qui lui faisait voir des étoiles, le faisant gémir sans retenue, jusqu'à-ce qu'il n'en puisse plus et le demande de lui-même.

    - Viens... mets-là...

    Jamais Harutora n'aurait pensé dire quelque chose d'aussi gênant de sa vie, ça se vit à la façon dont son visage entier devint pourpre, même ses oreilles étaient rouges.

    L'Ato ne se fit cependant pas prier et prit son meilleur ami par dessous les épaules, le faisant s'asseoir sur son membre douloureusement dressé, forçant lentement la barrière de son intimité, c'était serré, étroit, mais c'était bon, tellement bon. Il avait simplement l'impression de retrouver une partie de lui-même perdue depuis longtemps, trop longtemps.

    Le semi-ogre se leva, 'tora accroché à lui, et se servit du mur comme support, le dos de son camarade appuyé contre, ses mains sous ses fesses pour le retenir alors que les jambes du blond avaient mécaniquement entouré son bassin pour ne pas tomber. Il donna un premier coup de rein, les deux gémirent de concert. Et puis la bourrasque l'emporta.

    Touji se laissa totalement aller à son instinct, le pilonnant sans la moindre pause, sans aucune modération, le prenant simplement, à coups rapides, saccadés, pressés, touchant à chaque fois sa prostate dans un délicieux supplice.

    - Harutora, je t'aime. Je t'aime, je t'aime, Harutora. Je t'aime, Harutora.

    Le métisse ne cessait de répéter cette phrase, telle une litanie, et c'était la plus belle mélodie existante, et la plus dramatique aussi. Son prénom était son seul repère, il le priait, l'implorait, le vénérait, d'une voix tellement tragique, d'une tristesse infinie, car il savait que ça serait leur seule et unique fois.

    Le familier se demanda s'il serait un jour capable d'aimer de cette manière, sans concession, bouleversé. Il en doutait. Cette façon déchirante de vivre, l'essence même de son âme, c'était propre à Touji, il y en avait pas deux dans l'univers.

    Le blond, lui, criait simplement, laissait échapper son plaisir sans restriction, aucune, une sensation de bien être s'emparant de chacun de ses membres, l'embrasant de partout, même ses organes semblaient être en feu.

    Quelqu'un aurait parfaitement pu monter sur le toit et assister à toute la scène, peut-être même que c'était le cas à ce moment précis, peut-être. Mais les deux étudiants n'en avaient cure, ils étaient partis loin, très loin dans le monde qu'ils s'étaient crées.

    Puis leurs regards se croisèrent, et le brun semblait au bord des sanglots, son désir le ravageant, détruisant chaque parcelle de son être alors qu'il avait l'impression d'exploser dans son corps.

    Doucement ils s'approchèrent, Harutora cessa de gémir et Touji ne dit plus son prénom, seules leurs lèvres se rencontrèrent tandis qu'ils fermaient les yeux, visionnant des millions d'étoiles incandescentes qui explosaient au même moment. La jouissance éternelle.

    Bien après l'orgasme les deux amis restèrent là, dans les bras l'un de l'autre, à mille lieux de l'endroit où ils se trouvaient réellement. L'un troublé et l'autre anéanti. Si proches, et pourtant, si éloignés l'un de l'autre.

    Parce-que c'était leur destin. C'était écrit dans les étoiles. Harutora Tsuchimikado était promis à une autre personne. 


  • Commentaires

    1
    Mercredi 19 Août 2015 à 11:46

    alors là, bravo, c'était parfait !

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