• Mirai Nikki

    Mirai Nikki

    Yukiteru Amano est un jeune garçon solitaire n'ayant aucun ami qui ne soit pas imaginaire. Il considère qu'il peut éviter toute contrariété en observant le monde comme s'il n'en faisait pas partie et consigne tous les événements se passant autour de lui à l'aide de son téléphone portable. Un jour, son ami pas si imaginaire, Deus ex Machina, dieu du temps et de l'espace lui propose de participer à un jeu. Yukiteru s'aperçoit alors que le téléphone sur lequel il indiquait ses observations se met à contenir des entrées sur le futur autour de lui. Au départ il use de ce pouvoir à outrance et est heureux de le posséder jusqu'à ce que son journal lui prédise sa propre mort et qu'une fille de sa classe Gasai Yuno qui possède aussi un journal du futur le suive, il ignore alors qu'elle souhaite le sauver. Le jeu a commencé, un jeu de survie où le gagnant pourra devenir le dieu qui succèdera à l'actuel Deus. Douze personnes ont été élues pour concourir, toutes ont reçu un journal du futur en relation avec ce qu'elles avaient l'habitude de noter dans leurs journaux ordinaires. Tous devront tirer partie des informations relayées par leurs journaux du futur pour espérer survivre et remporter la victoire.

    Yuki se voit alors entraîner contre son gré dans une cauchemardesque course contre la mort, aidé en cela par l'inquiétante Yuno.

  • Genre : Romance

     

    Orientation sexuelle : Yaoi

     

    Rating : G

     

    Couple : Akise x Yukiteru
     
    Résumé : Puisqu'il ne pouvait pas vivre pour lui, il mourait pour lui. Son choix était déjà tout tracé, la seule fin qu'il accepterait serait celle où 

    été le meilleur jusqu'à la mort, son amour pour Yukki l'aura perdu.

     

     

     

    Doux moments d'éternité.

    Akise avait mal... si mal, la douleur s'insinuait en lui, lui brûlant principalement la gorge. Sa gorge... elle n'était plus fonctionnelle, impossible de sortir le moindre son, quel dommage, lui qui avait tant de choses à lui dire, il allait devoir se contenter de le lui écrire...

    La mort s'approche à grands pas.

    Tout pour Yukiteru, celui-qu'il aimait, jusqu'à son dernier souffle, ça avait toujours été ainsi, le jeune homme avait toujours vécu uniquement dans le but de faire survivre son bien aimé, et pour cela, Gasai Yuno devait mourir. Néanmoins, il n'avait pas été capable de se débarrasser de cette diablesse de lui-même, il allait donc se contenter de s'en remettre à lui.

    Et il n'y a qu'une chose à laquelle je pense.

    Les mains tremblantes, l'esprit à demi embrumé, le détective écrivit son dernier message. Lettre par lettre, mot par mot, chaque touche sur laquelle il tapait était douloureuse, parce-qu'il sentait qu'il allait bientôt quitter ce monde, laissant son but à demi achevé. Tout ce qu'il voulait, la seule chose qu'il souhaitait, c'était la survie du brun.

    C'est toi, Yukiteru.

    Son portable se leva en même temps que le coup de Yuno, la mort, une fatalité pour chacun, mais qui était arrivée beaucoup trop tôt pour le jeune homme, l'emportant dans des prémices auxquels il n'était pas destiné. Le sang coula, il tituba sur plusieurs mètres, jusqu’à être devant l'homme qui avait toujours fait battre son cœur, ce même homme qui lut avec stupeur ce qui était écrit sur son portable. Le message était passé. L'individu s'écroula au sol, ayant une dernière pensée pour son cher et tendre.

    Jusqu'au bout, l'existence de Akise Aru avait été héroïque.


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    Genres : Amitié/ Romance/ Lemon/ PWP

     

    Orientation sexuelle : Yaoi

     

    Rating : 18+

     

    Couple : Akise x Yukiteru
     
    Résumé : Se venger, voilà tout ce que Yukiteru voulait. Montrer à cette cinglée écervelée qu'il pouvait s'en sortir sans elle. Et pour cela, il n'avait trouvé qu'une seule chose. Lui salir son Happy End.

     

    Mon blabla : Un petit lemon sur ce joli petit couple pour me faire pardonner de l'horreur sans nom présente dans ma fanfiction. Je ne m'excuserais jamais assez de vous avoir servi un truc pareil et j'espère que celui-ci sera meilleur.

     

     

     

    Yukiteru, jeune homme participant aux survival games, venait de rentrer chez lui suite aux nombreux jours durant lesquels son ex petite amie l'avait enfermé dans la salle des commandes d'un hôtel, encore haineux de ce qu'elle venait de faire.

    Elle s'en était d'abord prise à lui, et ensuite à ses seuls amis.

    C'était trop, cette fille était cinglée.

    Il fallait que cela cesse, qu'elle comprenne d'une manière ou d'une autre qu'il ne se laisserait plus avoir par ses «  Je te protégerais, Yukki. » mielleux.

    Et quoi de mieux que de lui faire autant de mal qu'elle lui en avait fait ? Pour ceci, il avait la solution parfaite.

    Pour ceci, il devait utiliser son amour pour lui pour qu'elle souffre, puisque cet amour inconditionnel à son égard semblait être son seul point faible. C'est pour cela qu'il avait fait appel à lui.

    Akise Aru.

    Un assez beau garçon, malin et amical qui possédait des yeux roses semblables aux siens, et surtout, par il ne savait quel miracle, ne lui refusait jamais rien.

    -Que me vaux l'honneur de cette invitation ? Avait demandé ce dernier avec un sourire mutin.

    -J'aimerais... Que tu me fasses l'amour... Si tu le veux bien.

    Le sourire du jeune homme aux cheveux gris devint soudain attristé.

    -Laisses-moi deviner, c'est pour elle, n'est-ce pas ?

    Yukki hocha positivement la tête, il ne se sentait plus capable de lui mentir après tous les efforts qu'il avait fourni dans le but de le sauver de la rosée, aussi décida-t-il de lui expliquer la raison de sa demande.

    -Je ne veux pas la pardonner, mais cette fille est complètement tarée, je ne sais pas comment elle va réagir suite à mon rejet mais il est certain qu'elle fera tout pour me récupérer. Elle me prendra tout de nouveau, mais il y a une chose que je refuse qu'elle possède : ma première fois. Je veux qu'elle souffre en apprenant de son journal que nous l'avons fait, qu'elle n'aura pas été la première pour moi, même si je sens au fond de moi que si nous venions à la faire, je lui mentirais probablement malgré le fait que ce soit inutile puisqu'elle sait absolument tout de moi. Je sais que c'est risqué et égoïste mais Yuno te déteste déjà aussi furieusement qu'elle est amoureuse de moi. Alors je t'en prie, rends-moi ce service.

    Akise dissimula sa tristesse et sa déception avec un rictus de défi beaucoup trop insolent pour être vrai.

    -Il est certain qu'à la minute où elle l'apprendra, pinky viendra pour tenter de me tuer, mais j’accepte tout de même de remplir ta requête égoïste.

    Le brun ne savait pas comment régir à ça, c'était pourtant lui qui l'avait demandé, mais la réponse de son ami l'avait totalement désemparé.

    Sa première fois serait donc avec un garçon.

    Dans un certain sens, ça ne l'étonnait même pas ; il avait toujours su qu'il ne ressortirait pas puceau de cette aventure. C'était juste qu'il lui fallait du temps pour s'habituer à l'idée folle qu'il allait coucher avec l'un de ses seuls amis uniquement par vengeance.

    Le détective s'approcha et embrassa tendrement son front, cherchant à détendre l'atmosphère tendue qui régnait dans la pièce.

    -Ça ne changera pas notre amitié ? Demanda Yukiteru la voix tremblante, conscient qu'il faisait une fois de plus preuve d'égoïsme en demandant cela.

    Le garçon aux pupilles roses ne dit rien, préférant le silence au mensonge, et vint embrasser chastement les lèvres de son camarade avant de lui dire :

    -Ne t'en fais pas, je serais doux.

    Le brun sentit ses boyaux se tordre dans tous les sens, faire des nœuds avec son estomac, mais il il ignora cette horrible sensation, de toute façon, elle ne changerait rien à sa décision.

    -Je te fais confiance. Dit-il simplement en enfouissant son nez dans le cou blanc de son ami, humant son odeur familière et rassurante.

    Akise le serra fort contre lui, profitant de cette occasion qui ne se représenterait probablement pas, il fallait qu'il saisisse sa chance de le faire avec son bien aimé, même si la raison pour laquelle le brun lui avait demandé le faisait souffrir.

    Après tout, qu'y a-t-il de plus douloureux qu'un amour non réciproque ?

    Probablement rien.

    Tentant d'oublier la douleur lancinante au niveau de sa poitrine, il retira la veste orange trop encombrante de l'être aimé, passant ensuite ses mains sous son T-shirt, ayant ainsi le loisir de pouvoir sentir sa peau douce sous ses doigts. Yukiteru eut un bref mouvement de recule avant de se laisser aller, gémissant même sous son toucher. Après tout, il devait le faire, alors autant garder un bon souvenir de sa première fois, ça serait dommage qu'une telle expérience devienne synonyme de peur.

    Le jeune homme aux cheveux gris sourit en l'entendant gémir, un bruit si mignon et inoffensif sortit d'un garçon aussi charmant que Yukki ne pouvait qu'adoucir les gens, et pourtant, ce bruit ne fit que l'attrister d'avantage.

    C'était bien trop beau pour être sincère.

    De toute évidence, cette preuve apparente de plaisir ne lui était pas destinée.

    Oui, ce sourire n'avait rien de naturel...

    ...Et c'était ça le plus triste.

    Avec une lenteur calculée, il retira le T-shirt du brun, ayant ainsi le loisir d'admirer son ventre plat, sa peau légèrement bronzée et quelques cicatrices qu'il avait reçu durant ces derniers mois. Ses dents grincèrent légèrement, et pour se détendre, il vint baiser cette peau nue qui s'offrait à lui.

    Un tremblement traversa l'échine de First, jamais il n'aurait crut que de simples baisers papillons auraient pu lui faire un tel effet, et pourtant, il découvrait petit à petit un monde de plaisirs que lui offrait Akise avec douceur, et il se dit qu'il avait vraiment de la chance d'avoir un ami aussi doux et attentionné.

    Il se laissa aller au plaisir, laissant le gris retirer son pantalon et ses propres vêtements tout en continuant ses papouilles malsaines ; progressivement, elles descendirent de plus en plus bas, allant jusqu'à l’extrémité du caleçon du jeune homme, baisant son bas-ventre avec une gourmandise non feinte, il désirait depuis tellement longtemps le garçon aux yeux bleus qu'il avait décidé d'isoler sa tristesse pour profiter pleinement de cet instant, même s'il doutait d'y arriver.

    La tristesse est un sentiment puissant, tout autant que la colère ou l'amour ; c'est pour cela qu'il ne faut jamais allier ces trois sentiments, sous peine de détruire le monde.

    Or, Akise les alliait parfaitement.

    Tout d'abord, un amour incommensurable et devenu vital envers le participant aux survival games ici présent ; ensuite, la tristesse de ne pas pouvoir exprimer pleinement ses sentiments à celui qu'il aimait ; et enfin, une immense colère pour celle qui avait tant fait souffrir son bien aimé ; soit un cocktail explosif qu'il devait à tout prix contrôler. Heureusement qu'il avait des nerfs d'acier, sinon, qui sait ce qui serait advenu de ce monde ?

    Sa virilité dressée commençait à le faire souffrir, son boxer mouillé de pré-sperme semblait être tendu au maximum, c'était à présent un véritable supplice de seulement embrasser Yukiteru.

    Doucement, il retira le dernier vêtement de son amant, frôlant la peau douce de ses jambes au passage, une peau de bébé qui lui pinça le cœur, le brun semblait encore si naïf, si innocent, comment en était-il arrivé à ce genre de situation alors que le moment semblait être quatre ou cinq ans trop tôt ? Ah oui, c'est vrai... la réponse s'appelait Yuno...

    Son boxer tomba également au sol, et le jeune homme aux cheveux gris attrapa d'un geste rapide, presque pressé, le tube de lubrifiant présent sur la table de nuit de la chambre de son amour. D'une main tremblante due à la sur-quantité d'excitation , il appliqua le liquide sur son intimité, il n'en pouvait juste plus d'attendre. Il allait faire Yukki sien et montrer à cette garce à la chevelure rose qu'elle n'aurait pas tout ce qu'elle désirait et par la même occasion profiter de sa seule et unique fois avec l'homme de sa vie.

    Akise entendit très clairement le brun ravaler sa salive au moment où il se plaçait à son entrée vierge et inviolée, il embrassa ses lèvres avec douceur, cherchant à le détendre au maximum.

    -Détends-toi et restes zen. Si tu as peur, tu vas avoir vraiment mal et ce n'est pas le but, compris ?

    Le garçon hocha positivement la tête.

    -Dis-moi quand tu es prêt.

    Yukiteru ferma les yeux, inspirant une grande bouchée d'air avant de dire :

    -Vas-y.

    Le détective ne se fit pas prier et entra en lui jusqu'à la garde, serrant les dents devant l'étroitesse de l'adolescent qui, étonnement, n'avait pas crié.

    -Tu es vraiment très serré . Commenta le gris en frôlant la prostate de son uke.

    -Pardon...

    Akise pouffa.

    -Ne t'excuses pas, ( il donna un coup de rein puissant qui les fit gémir tous les deux) ça me va comme ça.

    Sans savoir pourquoi, le créateur de Deus rougit. Il ne savait pas s'il devait prendre ça comme un compliment ou une moquerie et ça le déstabilisait.

    Les gémissements et cris de plaisirs commencèrent en envahir la pièce, venant aussi bien de l'un que de l'autre ; chaque coup de butoir se faisait plus fort, plus erratique, fouettant de plain fouet la prostate de Yukki qui n'en pouvait plus d'un tel plaisir. Le jeune homme aux pupilles roses, lui, avait totalement oublié sa tristesse pour la remplacer par toutes les autres sensations qu'il pouvait ressentir en ce moment. Se sentir enfin à l'intérieur de l'homme qu'il aimait était tout bonnement jouissif, ajoutons à ça le fait qu'ils prenaient tous les deux leur pied et vous obtiendrez un orgasme du tonnerre !

    Orgasme qui se tarda pas à arriver dans un vas-et-viens plus fort que tous les autres qui frappa le paquet de nerfs du brun de plein fouet. Il jouit entre leurs deux corps, ses parois internes se contractèrent soudainement autour de l'intimité du gris qui vint à son tour au plus profond de sa chair.

    Yuki-nii, je t'aime.

    Ces mots, il aurait aimé les lui dire en vrai, cet instant où ils venaient tous les deux d'atteindre le septième ciel était parfait, mais il savait qu'il ne le pouvait pas, pas tant que Yukiteru serait enchaîné à cette sorcière nommée Yuno. Cette fille qui les manipulait tous et qui cachait évidement un grand secret, elle leur avait tout prit, et il s'il voulait que le cœur de son bien aimé lui appartienne, il n'avait d'autre choix : il devait l'éliminer.

    Or, s'il venait à la tuer, le brun, malgré sa haine d'aujourd'hui, ne lui pardonnerait pas un tel acte ; tout simplement parce-qu'elle cette rose psychopathe avait su s'arranger pour qu'il tombe amoureux d'elle, même si ce sentiment n'était en réalité que tromperies et faux-semblants.

    Au final, Akise Aru était condamné à ce que ses sentiments restent à sens unique, puisqu'il s'était embrigadé de lui-même dans une chaîne de haine sans fin en acceptant de coucher avec l'amour de sa vie.

     


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  • Nombre de chapitres : Prologue + 5 chapitres + Epilogue

     

    Statut : Terminée

     

    Genres : Amitié/ Romance

     

    Orientation sexuelle : Yaoi

     

    Rating : 13 +

     

    Couples : Akise x Yukiteru

     

    Résumé : Yukiteru est devenu Dieu depuis dix mille ans, mais il a perdu toute volonté de vivre depuis que Yuno s'est sacrifiée à sa place. Au moment où il désespère le plus, un ami de longue date apparaît devant ses yeux...

     

    Mon blabla : Tout comme Akise, je hais Yuno, voilà pourquoi j'avais envie d'écrire une fanfiction dans laquelle notre détective adoré pourrait enfin faire comprendre à Yukki que c'est elle la grande méchante.

     

     

    Oublies cette cinglée

     

     

    Prologue :

    L'on dit toujours que le temps passe trop vite, et si ce n'était pas vrai ? Et si, en réalité, c'était nous qui passions dans le temps ?

    Le temps est éternel, pas nous.

    Le temps ne s'écoule pas, ne part pas en poussière au bout d'un moment, nous si.

    De façon continue, le temps continuera toujours d'exister, alors que nous, nous passons dans le temps, puis nous finissons par disparaître, oubliés de tous.

    Mais il y a une exception à tout.

    Cette exception s'appelait Yukiteru Amano.

    Cette jeune garçon figé pour l'éternité à l'âge de quatorze ans était la seule personne qui pouvait être considérée comme une dérogation à cette règle ancestrale, pour la simple et bonne raison qu'il était Kami-sama en personne.

    Voilà dix mille ans que Yukiteru était devenu Dieu contre son gré, et malgré la présence de Murmur à ses côtés, la solitude ne lui avait jamais autant pesé.

    Dix mille ans, c'est terriblement long, surtout quand l'on a personne avec qui les partager. Le nouveau Dieu – qui occupait tout de même ce poste depuis très longtemps maintenant – était dans ce cas là, une âme perdue qui attendait péniblement que son corps pourrisse comme ça avait été le cas avec Deus, l'ancien Dieu.

    Murmur estimait son espérance de vie à un million d'années, mais il était toutefois très probable que ses chiffres soient erronés puisqu'il passait ses journées à lire et relire le dernier message de son portable et à se lamenter sur son sort sans jamais se soucier de ce qu'était devenu le monde qu'il était censé gouverner, chose qui, il fallait le dire, n'affaiblissait pas vraiment ses pouvoirs, et donc ralentissait le moment de sa mort. Mais de toute façon, le jeune homme s'obstinait à dire qu'il était mort dès l'instant où Gasai Yuno s'était suicidée pour lui laisser la vie sauve.

    Il avait voulu qu'elle en finisse avec lui et devienne la nouvelle dirigeante de ce monde, mais la demoiselle ne se sentant capable de tuer l'homme qui lui avait donné espoir avait préféré se poignarder.

    Ironique, pas vrai ?

    La rose avait bel et bien poignardé quelqu'un, mais pas la bonne personne.

    Ce fut la plus grande tristesse de l’adolescent.

    Très franchement, ce survival games ne lui avait apporté que tristesse et malheurs.

    En même temps, que pouvait-on attendre d'un tel jeu ?

    Les jours s'écoulaient et se ressemblaient, chaque seconde était un supplice. Il aurait bien évidement faire comme son prédécesseur et créer des jeux sans se divertir, mais sans Yuno, il savait d'avance que ça ne servait à rien d'essayer. Pour lui, un monde sans la jeune femme aux cheveux roses revenait au néant total, et il en avait la preuve puisque ça faisait maintenant dix mille ans qu'il vivait dans ce même néant.

    Aujourd'hui était comme tous les autres jours, c'est-à-dire triste et ennuyant. Comme toujours, Yukki avait passé sa journée à fixer son téléphone, versant une larme ou deux de temps à autres en repensant à son amour perdu, mais ce ne fut qu'après avoir échangé quelques mots avec Murmur qu'il fondit en larmes, une éternité de vie ne valait rien contre une seule minute avec sa chère et tendre, c'était ce qu'il se répétait depuis des milliers d'années.

    Le brun sentit une main réconfortante sur son épaule, mais ne s'en préoccupa pas, sa servante devait probablement se sentir responsable de ses larmes, voilà tout. C'est du moins ce qu'il pensa jusqu'à-ce qu'une voix masculine ne lui dise :

    -Tu devrais oublier cette cinglée.

    Yikiteru se retourna brusquement, et se frotta les yeux à plusieurs reprises pour vérifier que ça n'était pas une de ses hallucinations devenues fréquentes, mais l'image devant ses yeux s'évertuait à y rester. Un jeune garçon aux cheveux gris et aux yeux roses, un sourire amusé collé au visage le fixait. Il tendit un bras et sursauta quand il rencontra la matière de son vêtement, aucun doute à avoir, la personne devant lui était bien réelle.

    Aru Akise était de retour.

     

    Chapitre 1 : Humble serviteur 

    Passés les premiers instants de surprise, Yukiteru bégaya :

    -A-Akise, qu-que fais-tu-tu ici ?

    L'adolescent sourit, visiblement content de l'effet de surprise qu'il produisait. Il se pencha à l'oreille de son ami, lui chocottant comme un secret :

    -Tu ne devrais pas sous-estimer le pouvoir de l'amour.

    Par instinct, le jeune Dieu recula d'un pas à l'entente de ces mots, se braquant également.

    -Que veux-tu dire par là ? Demanda-t-il d'une voix froide qui le surprit lui-même.

    Le garçon aux cheveux gris ne releva pas, il ne s'était pas attendu à être accueilli les bras ouverts de toute façon. Il soupira, et s'assit dans le néant.

    -Ce que tu ne sais pas, c'est qu'à la base, j'étais un humain créer par Deus dans le but de surveiller les participants aux Survival games, à sa mort, j'aurais du disparaître s'il ne m'avait pas reconnu comme un humain à part entière avant que ça n'arrive. Mais je n'en restais pas moins une de ses créations, et quand je t'ai embrassé, je ne sais trop comment te l'expliquer mais une partie de mes pouvoirs à été transférée en toi, je t'appartenais en quelques sortes ; et même au moment de ma mort, cette partie infime de moi est restée en toi, et mes cellules ont commencé lentement à se reconstruire quand tu es devenu Dieu, il aura fallut dix mille ans pour que je redevienne quelqu'un, je suis maintenant ton serviteur à moitié humain qui peut vivre aussi bien sur Terre qu'ici et tout ça est grâce à toi. C'est le baiser que nous avons échangés qui a permit cela, c'est pour ça que je dis que c'est le pouvoir de l'amour qui est à l'origine de tout. Et maintenant, je me suis fixé un objectif : te faire oublier cette sorcière manipulatrice du nom de Gasai Yuno, et pour atteindre ce but, je ferais tout ce qui m'est possible de faire.

    Plusieurs minutes s'écoulèrent durant lesquelles le brun gobait littéralement des mouches, sa mâchoire était d'ailleurs sur le point de se décrocher et ses yeux étaient si ronds que l'on se demandaient sérieusement si ils n'allaient pas sortir de leurs orbites.

    -Comment une telle chose est-elle possible ?

    -Je te l'ai déjà dit : c'est le pouvoir inconditionnel de l'amour qui a permit ça. Répondit tout naturellement le détective.

    Yukki rougit comme une tomate en repensant qu'il avait déjà été embrassé par un garçon, il avait oublié cette histoire depuis longtemps et voilà qu'elle revenait le hanter comme un fantôme du passé, mais il n'allait sûrement pas se laisser faire sans réagir ! Ça, c'était hors de question !

    -Mon seul amour est et a toujours été Yuno, je ne ressent rien de tel à ton égard.

    Akise sourit.

    -Je m'en doutais, mais ... ( il se releva et s'approcha de son ami qui semblait comme paralysé par une force inconnue) … Il me suffit de te faire oublier cette cinglée et te persuader qu'elle t'a mené en bateau du début à le fin pour que tu finisses par m'aimer.

    Sur ces charmantes paroles, il franchit la distance entre leurs deux bouches, embrassant chastement l'homme de sa vie.

    Celui-ci fut surpris d'une telle douceur mais le repoussa net au bout d'une demie-seconde, il avait l'impression que si il se laissait embrasser, ça serait comme trahir la mémoire de sa bien aimée .

    -Non ! Je ne veux pas ! Je ne veux pas l'oublier, tu m'entends ? Je suis au courant pour le premier monde, je sais pourquoi elle a fait tout ça et je suis également parfaitement conscient que cet amour n'était que poudre aux yeux mais je m'en moques ! Yuno a toujours été là pour moi, elle m'a protégé au péril de sa vie et s'est suicidée pour moi, c'est pour ça que je ne la trahirais pas !

    Le jeune homme aux cheveux gris fronça les sourcils et répondit :

    -Toujours été là ? Ne me fais pas rire. Elle t'a menti, trahi, t'a induit en erreur, t'a manipulé de la pire façon qui soit. A cause d'elle, tu as tué tes seuls amis existants, les seuls qui te voulaient du bien, tu les as tous assassiné parce-qu'elle t'a dit qu'ils étaient dangereux. Cette fille était une vipère, une cinglée psychopathe qui nous a tous induits en erreur, comment peux-tu l'aimer en sachant toutes les horreurs qu'elle a commis seulement par égoïsme ?

    Yukki baissa les yeux, honteux. Akise avait totalement raison, mais...

    -Je l'aime, c'est comme ça... Près d'elle, je n'étais plus un simple spectateur, j'avais enfin l'impression d'exister.

    Le détective secoua lentement la tête.

    -Tu es trop candide, Amano Yukiteru, et c'est justement ce que j'aime chez toi.

    Il voulut l'embrasser à nouveau, mais le brun se déroba.

    -Ne m'approches pas, si tu es mon serviteur, tu dois faire ce que je te dis : et je t'ordonnes de ne pas salir la mémoire de Yuno.

    L'adolescent eut un léger sourire satisfait.

    -Dans ce cas, je n'ai plus qu'à faire en sorte que pinky sorte de ta mémoire, tu peux être assuré que je prendrais à coup sur sa place dans ton cœur.

    A peine cette phrase fut terminée qu'il disparut en petits cubes, le Dieu devina aisément où il se rendait : sur Terre.

     

     

    Tout une semaine s'était écoulée depuis que le jeune homme aux cheveux gris était apparut devant lui, ce qui en soit était relativement court pour quelqu'un qui avait vécu plus de dix mille ans ; mais sur le coup, elle lui avait paru durer une éternité.

    En effet, il avait toujours été seul, depuis dix mille ans, il n'avait pour seule compagnie que Murmur et le dernier message de son portable, et c'est justement cette raison qui faisait qu'il se sentait encore plus seul maintenant.

    Le gris lui avait redonné un espoir, ne serais-ce qu'infime, qu'il ne serait plus seul. Il avait de nouveau un ami. Certes, cet ami essayait de lui faire oublier la femme de sa vie, mais il n'en restait pas moins un ami, alors le fait de savoir qu'il avait enfin quelqu'un d'autre à qui parler, même si il ne valait pas un dixième de sa bien aimée, le rendait heureux.

    Il s'était rendu compte que la venue de son ami lui redonnait presque envie de vivre à nouveau.

    Mais ce n'était pas tout : il avait également remarqué qu'il regardait de moins en moins son téléphone, et qu'il était aussi plus ouvert niveau conversation, il arrivait à parler à sa seule compagne de ce néant pendant des heures sans que le sujet de leur conversation ne tourne vers Gasai Yuno ; ce qui, il devait l'avouer, trouvait agréable mais lui faisait également peur. Il ne voulait pas l'oublier, qu'importe combien ça le faisait souffrir de se rappeler d'elle, il voulait garder cette plaie béante déchirant son cœur encore ouverte, parce-que c'était la seule chose qui prouvait qu'elle avait existé.

    Yukki soupira en repensant à ça, et ressortit son portable toujours ouvert à la même page depuis dix mille ans. Il relut une énième fois les derniers mots écrits et demanda à voix haute :

    -Yuno, que ferais-tu à ma place ?

    -N'est-ce pas évident ? Elle me tuerait tout en prenant bien soin de s'assurer que je ne revienne pas cette fois-ci.

    Le brun sursauta par simple réflexe, reconnaissant parfaitement la voix à la fois moqueuse et sérieuse de son ami détective.

    -Tiens donc, tu es revenu, ton petit voyage sur Terre s'est-il bien passé ?

    Akise sourit, il était vrai que sa destination était relativement facile à deviner. Il désigna un sac de courses dans ses mains avant de dire :

    -On ne peut mieux. J'ai fais les courses et me suis renseigné sur l'actualité. Si tu savais à quel point la Terre que nous connaissions à changée ! La technologie a tellement évoluée que chaque humain possède son propre astronef, si l'on peut encore les appeler des humains ! Leur évolution aussi a été incroyable, j'ai d'ailleurs du me déguiser pour passer inaperçu.

    Le Dieu haussa lassement les épaules, le monde d'en bas ne l'intéressait guerre depuis que Yuno n'y vivait plus.

    Grâce à ses yeux bleus si expressifs, le jeune homme aux pupilles roses put lire en son ami comme dans un livre ouvert et sourit tristement avant de déclarer :

    -Tu devrais plus t'intéresser à la dimension qui est la tienne, il ne faut pas que tu oublies que tu es Dieu et que tu dois te comporter en conséquences.

    -Mais je ne voulais pas être Dieux ! C'était son destin pas le mien !

    -Ce qui est fait est fait, tu ne peux plus revenir en arrière et c'est malheureux pour tous ces gens qui sont morts à cause de ce jeu mais c'est comme ça.

    Yukiteru fit une moue boudeuse sans vraiment Maintenant, il faudrait que tu assumes tes responsabilités même si tu n'en veux pas.le vouloir, faisant fondre l'adolescent qui dut détourner le regard.

    -Enfin, ce n'est pas moi qui vais te dire ce que tu dois faire. Après tout, je ne suis que ton humble serviteur.

    Le Dieu ne put s'empêcher de pouffer, il était vrai qu'un « humble serviteur » tentait rarement d'embrasser son maître à son insu.

    -Sinon, qu'as-tu ramené comme babiole ?

    -Ah, voyons voir... (il fit mine de réfléchir). J'ai acheté des mangas Shojo.

    -Ça y est, je suis amoureuse ! Affirma Murmur qui était tout à coup très intéressée par le détective en herbe.

    Le brun, pour la première fois depuis dix mille ans, esquissa un sourire face au comportement puéril de sa plus ancienne amie, ce qui n'échappa pas aux deux serviteurs qui eurent la pensée commune que le cas Yukiteru Amano n'était pas encore perdu. Ils pouvaient encore, si ils se débrouillaient bien, le sauver de l'état de solitude dans lequel il s'enfonçait de jour en jour.

    -J'ai aussi acheté quelques matériaux, je compte, avec ta permission, construire quelque chose dans ce néant. Aussi, j'ai acheté une paire de ciseaux en me disant que ça ne te ferait pas de mal de te couper les cheveux, tu marches presque dessus.

    Le jeune garçon haussa les épaules, sa coupe de cheveux n'était pas un sujet qui l'intéressait beaucoup.

    Akise eut un sourire amusé.

    -Je prends ça pour un oui...

    Il s'assit à la suite de Kami-sama et vint coller son torse sur le dos de celui-ci qui se tendit, certain à quatre vingt dix neuf pour cent que le fourbe avait tout prévu !

    -Détends-toi, je ne vais pas te manger. Susurra le gris à son oreille, son souffle chaud se rependant dans le cou du brun tout en faisant s'envoler quelques unes de ses mèches noires.

    Ça, c'est encore à voir... Pensa Yukiteru en son fort intérieur.

    Il suivit néanmoins le conseil de son ami et tenta d'oublier leur proximité gênante, ça faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas ressenti la chaleur d'un être humain qu'il en avait oublié la sensation, ce qui rendit encore plus difficile sa tentative d'oubli.

    -Je connais déjà la réponse mais bon, je vais quand même te la poser au cas où : Est-ce que tu veux une coupe spéciale ?

    L'éternel adolescent répondit par le négatif et les coups de ciseaux commencèrent.

    Le jeune homme se sentait de plus en plus mal à l'aise, si il ne connaissait pas aussi bien son camarade et la subtilité dont il faisait très souvent preuve, il aurait juré qu'il faisait exprès de se frotter à lui, ce qui ne faisait qu'augmenter sa gêne intérieur, il avait tellement perdu l'habitude du contact humain que chaque frôlement semblait être pour lui une découverte, faisant trembler son échine jusqu'au plus bas de sa colonne vertébrale.

    La coupe terminée- au bout de plusieurs heures de dure labeur - le brun remarqua dans le miroir qu'il lui donna que ses cheveux touchaient encore ses épaules et qu'il lui avait une mèche sur le côté, lui donnant un style ténébreux qui n'était pas tout à fait faux et qui lui allait plutôt bien ; avec ses vêtements de Dieu et son visage aux expressions devenues plus adultes au fil du temps, il ne ressemblait plus du tout au gamin ayant gagné les survival games par suicide du dernier concourant il y a dix mille ans de cela.

    -Tu as vraiment changé... Mais mon Yukiteru restera toujours mon Yukiteru ! S'exclama le jeune homme aux cheveux gris en l’enlaçant par derrière.

    Si, il y a encore une semaine, le garçon aux yeux bleus aurait immédiatement prit cette étreinte comme une trahison envers sa chère et tendre Yuno , il n'en était plus de même aujourd'hui. Il se rendait compte que l'affection , quelle vienne de ses parents, de son amour ou de ses amis, lui manquait énormément, et il se laissa donc câliner sans éprouver le moindre sentiment de culpabilité.

    De son côté, Akise souriait d'un rictus sincèrement satisfait, il avait toujours su s'y prendre avec les sentiments des autres, et son plan se déroulait à merveille.

     

    Progressivement, il commençait à changer la vision des choses de son bien aimé.

     

    Chapitre 2 : Transfert

    Si l'on y réfléchit bien, le néant et l’existence sont deux termes indissociables. Le néant, qui se rapporte directement à l’absence de toute chose ou au vide absolu, ne pourrait pas exister sans l’existence elle-même, qui est justement le contraire de cette absence de vie. L’existence, c'est la vie. Le néant, c'est la mort. Tout comme l'amour et la haine, ils sont les deux faces d'une même pièce, destinés à se côtoyer pour l'éternité.

    Mais peut-on parler d’existence quand nous vivons dans le néant ?

    C'est ce qui gênait Akise, dont l'esprit pratique avait été mit à rude épreuve ces derniers jours. En effet, pour un jeune homme aussi intelligent que lui, ce genre philosophique de question sans réponse était souvent vu comme un échec.

    Or, il détestait ce mot.

    Échec.

    ECHEC.

    E-C-H-E-C.

    Ce mot qui le renvoyait sans cesse à la seule période de son existence, à son seul et unique naufrage qui avait coûté la vie de bon nombre de ses amis. Si il avait comprit plus tôt qui était réellement Gasai Yuno, rien de tout cela ne se serait passé, voilà pourquoi il le vivait comme un échec.

    Ainsi, il avait décidé de ne plus jamais revivre ça, et cette résolution commençait par transformer ce néant qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs en existence.

    Avec la permission de son Dieu, autrement nommé Amano Yukiteru, il avait obtenu le droit de créer un quartier général dans ce vide absolu, une sorte d’abri convivial, ce qui était toujours mieux que la sensation frustrante de vivre dans le néant.

    Il bénissait les nouvelles capacités que lui avaient donné Kami-sama, pouvoir voler où déplacer des objets par télépathie s'avérait des plus utiles pour lui qui n'y connaissait absolument rien en charpente. Normal, après tout, il n'était ni architecte ni charpentier, ce qui ne l'avait pas empêché de prendre des cours du soir pour connaître au moins les bases, tenant à ce que l'homme de sa vie ait le meilleur qui puisse exister.

    Les travaux avançaient lentement, mais sûrement. Akise avait la chance d'être aidé par Murmur, avec qui il s'entendait à merveille ( surtout depuis qu'il lui avait offert des mangas). Il fallait dire que ça aurait été assez idiot de ne pas s'entendre avec elle, la servante était quelqu'un de bien, et puis il ne fallait pas oublier qu'ils n'étaient que trois dans ce néant.

    Pourtant, il ne se forçait pas à bien l'aimer, il l'appréciait vraiment, probablement pour son caractèrepeu banal, cette joie de vivre tellement rare et ce côté décalé de la réalité fortement attachant, sans oublier qu'elle comprenait ces sentiments, elle. Ça pouvait s'expliquer par le fait qu'elle non plus n'appréciait pas beaucoup la cinglée égocentrique qu'était Gasai Yuno, pour elle, elle resterait toujours la fille qui a fait de la peine à son seul ami, bien que cette peine pencha plutôt vers l'obsession.

    Non, sérieusement, elle n'avait jamais vu ça !

    Il passait ses journées à regarder son téléphone, résultant souvent à des larmes qui, au fur et à mesure des années, auraient pu facilement former un océan. Puis, quand il ne regardait pas son portable, il parlait d'elle, inlassablement, donnant l'impression d'être une jeune fille amoureuse. Bien que Murmur comprenait ses sentiments et faisait de son mieux pour les respectez, il lui arrivait de penser que c'était vraiment lourd par moments.

    Mais ça, c'était avant l'arrivée de son sauveur aux cheveux gris. Lui, elle l'adorait énormément. Depuis qu'il était là, son ami avait meilleure mine.

    Il regardait toujours son téléphone, mais beaucoup moins qu'auparavant, se limitant à une dizaine de fois par jour.

    Il ne monologuait plus, ce qui était un très bon point. Parfois, quand ils parlaient tous les trois, il arrivait que la conversation dévie sur un sujet sensible : pinky ; dans ce cas, le jeune détective s’arrangeait pour tourner la conversation à son désavantage, le forçant à changer de sujet. Ainsi, il n'en parlait plus du tout

    Il pensait sûrement à elle plus que de raison, mais Murmur était persuadée qu'il commençait progressivement à voir un peu moins en elle la fille aimante qu'elle était certes, mais pas que. Dans tout cet amour factice, il ne fallait pas oublier la manipulation et l'égoïsme sans limite dont elle avait fait preuve. Le gris était très doué pour ça, il avait ce merveilleux don de savoir parler aux gens, ce qui lui permettait souvent de les convaincre de choses impossibles. Pour exemple, elle qui ne ressentait au début qu'un simple ressentiment envers le grand amour du jeune homme, elle avait finir par la haïr de tout son être au bout de seulement un trois semaines passées en sa présence . Seulement trois ! Ses capacités de persuasion étaient impressionnantes !

    Elle aimait parler avec lui, sa voix était apaisante, douce et vous mettait facilement en confiance, si elle n'avait pas comprit que le Aru était éperdument amoureux de leur Dieu, elle en serait très probablement tombée amoureuse ; il fallait dire qu'il avait tout pour plaire, aussi bien physiquement que mentalement si vous voyez ce que son esprit mal tourné voulait dire...

    Oui car, depuis quelques temps, elle avait commencé à lire du Yaoi, la situation dans laquelle étaient ses deux amis était si explicite qu'elle n'avait eut d'autre choix que de s'attaquer à ce genre de lectures perverses. Et depuis, elle devait user de toute sa force pour ne pas crier comme une Fujoshi aux anges à chaque fois que les deux hommes étaient un peu trop près, ce qui arrivait trop souventpour être un hasard puisque le gris prenait un malin plaisir à effacer un maximum distance entre eux chaque fois qu'il en avait l'occasion, allant parfois jusqu'à lui donner de légers baisers dans le cou ou ailleurs... Comment voulez-vous qu'elle réagisse après ça ?

    Pour elle, il n'y avait aucun doute à avoir, aussi bien que le calme vient après la tempête, Akise Aru et Yukiteru Amano étaient faits pour être ensembles.

    Mais ça, c'était le point de vue d'une fangirl complètement détraquée.

    Enfin, elle n'allait pas se plaindre de sa situation, elle aimait les deux jeunes hommes autant l'un que l'autre, ils étaient tous deux ses seuls précieux amis, c'était juste que ses intérêts rejoignaient plus ceux du détective, elle voulait à tout prix que Yukki redevienne qui il était avant d'avoir vécu un lavage de cerveau par Gasai Yuno, voilà pourquoi elle n'hésiterai pas à trahir la confiance aveugle qu'il lui vouait si c'était pour son bien.

    Ouais, bon, peut-être qu'elle aussi avait vécu un lavage de cerveau, mais elle avait encore les idées assez claires pour se dire que c'était de toute façon la meilleure solution.

    Murmur voleta joyeusement jusqu'à son laveur de cerveaux préféré, rafistolant le plafond au passage, celui-ci lui offrit un sourire narquois en la voyant arriver, auquel elle répondit par une langue tirée avec moquerie, c'était en quelque sorte un jeu entre eux. Ils étaient voués à rester dans des corps d'enfants pour l'éternité, et leur mentalité en était franchement atteinte. Même le brun restait toujours aussi effrayé et susceptible qu'avant, un vrai gosse !

    -Alors ? Comment ça avance ?

    -La structure principale est quasiment terminée, après ça, il ne restera plus que les détails à peaufiner. Je dirais qu'il nous reste environs deux mois de travaux.

    La petite femme se claqua la tête, désespérée.

    -Je ne parlais pas de ça, mais de lui. Après dix mille ans à le regarder souffrir sans pouvoir l'aider, j'ai enfin espoir qu'il redevienne comme avant, alors tu comprendras que j'en ai rien à faire de tes travaux.

    -Je ne suis pas de ton avis, ce vide constant me rend mal à l'aise, je serais plus efficace dans un espace clos. Répondit avec sérieux le jeune homme.

    -Tu t'y habitueras, tu as l'éternité pour t'y habituer.

    Akise sourit, il n'arrivait toujours pas à croire que sa vie durera encore des milliers d'années, jusqu'à la mort de son Dieu, qu'il était à présent voué à mourir à ses côtés, c'était tout simplement trop beau pour être vrai.

    -Crois-tu que j'ai une réelle chance de le faire changer ? Ou bien penses-tu que la cause est perdue d'avance ? Demanda Alise sans réellement douter de son plan . Non, c'était surtout des réactions de son ami dont il doutait.

    -Je suis certaine que ton plan ne présente aucun faille, aucun humain ne pourrait y résister ; mais il ne faut pas oublier que nous parlons de Kami-sama en personne. Yukiteru s'avère souvent trop émotif dans ses réactions, comme tu à pu le constater, il prend beaucoup trop à cœur le sacrifice de Yuno qui n’était même pas celle qu'il avait connu ; si tu veux que ton plan marche, il faut donc le prendre avec des pincettes, voilà pourquoi je veux t'aider.

    -Tu n'es pourtant pas quelqu'un de très discret, et je préfère moi-même la méthode directe, jamais nous ne pourrons opérer aussi délicatement que tu le voudrais.

    Murmur gonfla les joues, telle une enfant que l'on aurait vexé.

    -Oui, bon, mon excuse n'est peut-être pas la meilleure de toutes, mais je veux t'aider et je ne sais pas du tout comment m'y prendre.

    Comment ne pas sourire face à cette bouille adorable et cette voix chevrotante ? Personne n'aurait pu résister au charme enfantin que dégageait la servante, même pas Yuno puisqu'elle rappelait d'une certaine façon la réaction de Yukki quand il était contrarié, et ce fut encore plus difficile pour le jeune détective dont l'amour pour le brun avait le mérite d'être pur – autrement dit, de ne pas être tâché de sang.

    -Tu es mignonne.

    La violette reprit une stature fière, vexée dans son orgueil déjà bien entamé, et changea totalement de sujet.

    -Je sais que je pousse un peu, mais j'aimerais que tu retournes prochainement sur terre, j'ai presque terminé la série de Shojo que tu m'as acheté et j'aimerais que tu m'en achète une autre.

    -Et bien, tu lis vite, dis-donc ! Heureusement que j'ai mon travail à mi-temps, sinon, je passerais mes allées et venues sur Terre à acheter des mangas !

    La métisse s’empourpra.

    -Désolé... mais c'est ma seule façon de passer le temps.

    Akise fut attendri par tant d'innocence, et une idée des plus saugrenues lui vint soudain en tête.

    -Penses-tu que le transfert de capacité est possible dans le néant ?

    Murmur pencha la tête sur le côté, visiblement loin d'avoir comprit le fond de sa pensée.

    L’adolescent toussota, cherchant à trouver des mots simples pour lui expliquer tout en lui évitant si possible un claquage de cerveau, ce qui n'était pas une mince affaire...

    -Je veux dire, du moment où nous sommes dans le néant, il n'y a pas d’existence en soit, donc pas de limites dues aux corps des individus puisque nous sommes dans quelque chose qui n’existe pas. Ma théorie serait que comme il n'existe aucune limite, le transfert de pensées, d'espérance de vie où de capacité devrait être possible.

    L'immortelle coincée dans un corps d'enfant pencha encore plus la tête, irritant cette fois le plus vieux physiquement.

    -En clair, je devrais être capable de te transférer ma capacité d'aller sur Terre pour que tu puisse aller toi-même acheter tes Shojo !

    -Vraiment ?! Mais c'est géniaaaaal !

    -Oui mais ça reste une hypothèse, je ne suis pas tout à fait certain que ça puisse marcher, ne te fais pas de faux espoirs.

    -Trop tard !

    -J'aurais peut-être du me taire... allez, viens, donne-moi ta main.

    Murmur s'exécuta, beaucoup trop excitée pour sa santé.

    -Respire calmement, oublies que nous n'avons pas la même enveloppe corporelle, imagine que nous ne sommes qu'une seule et même personne, où si tu y arrive mieux, penses au néant, pense que nous ne sommes rien. Non, je t'ai dit de respirer calmement, on dirait un buffle ! Voilà, maintenant, concentre toi. Ça y est, tu la sens, cette nouvelle capacité qui coule en toi ? Es-tu capable de sentir cette différente « magie » dans tes veines ?

    -Oui... C'est étrange... Ça me picote...

    -Bien, c'est parfait. Maintenant, penses très fort à un endroit.

    -Un énooooorme magasin de bandes dessinées!

    -Très bien. Voici les consignes : quand tu arriveras sur terre, penses à bien te camoufler, il faut que tu trouves un moyen que personne ne remarque que tu n'as que deux bras, et aussi, penses à ne pas traîner plus de deux semaines là-bas, sinon, tu auras mal à la tête.

    -Compris.

    -Tu es prête ? C'est parti !

    La petite femme disparût dans une spirale lumineuse.

     

    Une flamme malicieuse naquit dans les yeux du détective, alors comme ça, il était seul avec son Yukki chéri, et ce pendant certainement deux semaines ? Il allait enfin pouvoir passer au second degré de son plan...

     

    Chapitre 3 : Rejet colèrique 

    Yukiteru regardait son ami fraîchement ressuscité d'un air sceptique, lui qui avait toujours cru qu'il ne pourrait jamais faire revenir les personnes qui étaient mortes durant la bataille suite à laquelle il était devenu Dieu, il avait l'impression d'avoir été témoin d'un miracle, de quelque chose qu'il avait tellement espéré voir se produire que cet acte lui semblait irréel, trop beau pour être vrai.

    C'était l'une des nombreuses raisons qui le rendait méfiant, ajouté au fait que le jeune homme aux cheveux gris avait visiblement mis son dévolu sur lui, il ne pouvait pas totalement lui faire confiance. Mais malgré cela, une partie de lui ne pouvait s'en empêcher, indépendamment de sa volonté, Akise restait son unique ami humain, et de ce fait, il ne pouvait s'arrêter de penser constamment à lui .

    Ça faisait un mois qu'il était apparu à nouveau dans sa vie, quatre semaines durant lesquelles il avait constaté avec horreur que le détective prenait de plus en plus de place dans son esprit, trente jours de supplices qui l'avaient fait se rendre compte que l'image qu'il avait de sa bien aimée avait progressivement commencé à changer, devenant de moins en moins positive au fur et à mesure que son ami insistait sur sa cruauté.

    Il fallait se rendre à l'évidence : Akise avait le don de le faire douter, le faire douter de Yuno, de ses propres sentiments, et surtout de lui-même.

    Or, Yukki n'aimait pas cela.

    Car seulement douter d'elle en serait revenu à trahir son grand amour, il faisait son possible pour se persuader que c'était en réalité lui qui le manipulait, ce qui n'était pas tout à fait faux. Néanmoins, son sens pratique lui criait au mensonge, se leurrer soi-même n'était jamais très sain. Il s'enfonçait petit à petit dans le mensonge, dans une réalité qu'il se créait lui-même pour soulager sa conscience, un mauvais choix qui pouvait lui coûter la raison, ou du moins ce qu'il en restait – c'est-à-dire pas grand chose.

    -Bonjour, Yukiteru-kun, comment vas-tu aujourd'hui ? Demanda le sujet de toutes ses pensées en sautant du muret sur lequel il avait passé la nuit.

    -Plutôt, oui. Pour une fois, je n'ai pas le souvenir d'avoir fait un cauchemar.

    -Excellente nouvelle ! Se réjouit le détective en herbe.

    Kami-sama tiqua . Contrairement à son jeune ami, il ne se faisait pas de faux espoirs.

    En effet, il avait dit qu'il ne se souvenait pas avoir fait de cauchemar, ça ne voulait en aucun cas dire qu'il n'en avait pas fait. Et de ce côté-ci, Yukiteru était presque certain que ces rêves diaboliques dans lesquels il se transformait en maniaque fusillant tout sur son passage avant de voir sa chère et tendre se suicider ne le quitteraient jamais complètement. Après tout, cela faisait dix mille ans qu'ils faisaient partie de son existence. Leur horrible litanie où les cris de ses amis s'entremêlaient avec le bruit des balles l'accompagnaient depuis le jour où il était devenu Dieu, et jamais, jamais il n'aurait le pouvoir de les oublier malgré les nombreuses capacités qu'il éprouvait. Même après tant d'années, les remords étaient restés, immuables, comme toujours.

    -Hey, Yukki, tu m'écoutes ou tu es dans la lune ? S'insurgea le jeune homme en face de lui en secouant doucement sa main devant ses yeux bleus auparavant si expressifs.

    Ce geste, aussi anodin fut-il, eut le don d’effrayer le brun qui sursauta avant de tomber à la renverse.Ensuite, tout ce qui s'ensuivit fut digne des scènes à l'eau de rose les plus guimauves que l'on voit dans un peu près tous les mauvais films romantiques américains. C'est-à-dire qu'au moment où Yukiteru bascula, son ami tenta vainement de le rattraper en s'accrochant à lui, mais au lieu de cela, leurs jambes s'entremêlèrent et ils tombèrent donc tous deux dans un « bam » retentissant. Les deux immortelles coincés dans des corps d'adolescents se fixèrent, éperdus, troublés. Akise ne se serait jamais douté qu'il se trouverait un jour dans une situation aussi confortable face à l'amour de sa vie, celui-ci semblait d'ailleurs ne pas s'en remettre. Il était vrai qu'ils étaient vraiment très proches, le gris pouvait même sentir son souffle chaud venir s'échouer sur ses lèvres qui s'asséchaient à chaque nouvelle fois qu'il les mouillait de sa salive. Puis, vint le moment fatidique, celui où leurs bouches s'approchèrent et se scellèrent avec délice. Je vous l'avais bien dit, il n'existe pas au monde de scèneplus stéréotypée.

    Quoique... Se dit l'apprenti détective en se faisait violemment repousser par l'élu de son cœur.

    Avec ceci, la scène était à présent le cliché le plus connu au monde, plus encore que le bon vieux « Il faut que j'aille aux toilettes » que chacun utilise au moins une fois dans sa vie pour se sortir de n'importe qu'elle situation, quelle soit embarrassante, contraignante, ou autre.

    Si Akise ne se serait pas retrouvé énormément frustré à ce moment, il en aurait très probablement rit.

    Au lieu de cela, il resta bouche bée, partagé entre ce sentiment de rejet qu'il n'arrivait pas à comprendre et l'envie dévorante qui dévorait ses entrailles à cet instant précis où il avait encore le goût des lèvres de son vis-à-vis sur les siennes. Il lui semblait que jamais résister n'avait été plus difficile, et ce sentiment prit encore plus d'importance quand le Dieu se mit à se dandiner sous lui – probablement dans l'espoir de se relever. S'il n'avait pas eu un minimum de self-contrôle, le gris aurait très probablement pu le violer là, sur place, sans faire état de sa résistance ni prendre en compte le fait que son amour pour Yukiteru était censé être ce qu'il y avait de plus pur, ou en tous cas, bien plus pur que celui qu'une certaine diablesse aux cheveux roses entretenait avec lui.

    Mais tout de même... c'était quoi ce délire ?

    Pourquoi diable Yukki l'avait-il repoussé ?!

    Il avait pourtant été certain d'être parvenu à semer le trouble dans l'esprit de son grand amour, de faire germer la graine de la réflexion en lui, pour qu'il comprenne enfin ce qu'était en réalité Gasai Yuno. Jamais, mais au grand jamais il n'avait douté de l’efficacité de son plan qui était bien trop parfait pour rater, surtout que le brun lui donnait souvent l'occasion de voir combien il commençait à douter... alors pourquoi ? Hein ? Pourquoi ? Lui qui n'avait jamais raté la moindre de ses missions, fallait-il qu'il échoue maintenant, alors que la santé mentale de son amour était en jeu ?! Non ! C'était hors de question !

    Néanmoins, Akise était le calme incarné, il fallut donc qu'il reprenne un état mental plus-ou-moins normal avant de demander d'une voix doucereuse :

    -Qu'est-ce qui ne va pas, Yukiteru-kun ?

    Si ça n'avait pas s'agit du détective, la question aurait eu de fortes chances d'être ironique, voir méchante, mais venant de lui, elle paraissait douce, presque inquiète. Il voulait vraiment le bonheur de son amour plus que tout, même de sa propre survie.

    -Je ne veux pas... Je ne veux pas la trahir.

    Et là, malgré toute sa bonne, malgré tous ses efforts pour ne pas craquer, malgré son self-contrôle qui frôlait la perfection, le jeune homme ne put empêcher la boule de rage qui se nourrissait de sa haine envers la sorcière psychopathe dont tout le monde connaît le prénom de sortir brusquement de sa bouche sous forme de paroles toutes plus viscérales les unes que les autres.

    -Mais elle est morte, bon sang ! Elle a crevé devant tes yeux et toi tu ne trouves rien de mieux à faire que de vouloir lui rester éternellement fidèle malgré le nombre incalculable de fois où elle t'a trahi dans son propre intérêt ! Serais-tu idiot ou le ferais-tu exprès, Yukiteru ?!

    Et voilà, c'était fait, il l'avait dit, et il ne pourrait pas revenir en arrière, jamais le Dieu n'accepterait d'oublier ses dernières paroles, ça se devinait aisément à l'air mi-horrifié mi-effrayé qu'il abordait.

    Mais ça, Akise était loin de s'en soucier, pour le moment du moins. Parce-que pour l'instant, le seul sentiment qu'il était capable de ressentir était le dégoût. Il n'y avait plus d'amour, plus de haine, plus de plan, rien, tout ça avait été balayé pour faire place à ce rebutant sentiment qui était capable de le ronger tout autant que les autres.

    -Alors, qu'as-tu à dire pour sa défense ? Ou alors considères-tu que j'ai raison mais n'oses-tu pas l'avouer par peur de comprendre enfin qui elle était réellement ?!

    Plus tard, il regretterait plus tard. Pour le moment, il ne pouvait pas s'arrêter, pas en si bon chemin. Pas après être parvenu à vider son sac avec autant d’efficacité. Comme quoi cette situation, aussi misérable soit-elle, lui aura été utile.

    Parce-que l'imminence de ses actions alors que son ami semblait comme figé de terreur, ne sachant quoi répondre à de telles accusations, en valait largement le détour. Parce-que de toute façon, il aurait bien fallu que ça sorte à un moment où un autre, et que celui-ci lui semblait des plus appropriés puisque Murmur n'était pas présente pour lui dire qu'il était allé trop loin. Mais surtout : Parce-que c'était ce qu'il ressentait, et qu'il lui semblait essentiel de confier ses sentiments à l'amour de sa vie s'il voulait vivre dans l'espoir d'être un jour aimé en retour.

    -Réponds ! Qu'attends-tu pour la défendre ?! Tu as pourtant une raison valable pour me tuer maintenant, non ?! Je viens de dire du mal de la femme de ta vie, alors réagis, merde !

    Mais rien à faire, le jeune Kami-sama restait planté là, la bouche grande ouverte, une expression horrifiée peinte sur le visage, sans savoir quoi répondre.

    Alors ce comportement irrita Akise, parce-qu'après tout, il était qu'humain et qu'il ne pouvait pas vivre éternellement dans cette situation. Celle-ci ne lui convenait plus, il fallait que ça change ! Et le seul moyen d'y parvenir était visiblement d'employer une autre méthode que celle qu'il avait toujours adopté face à son amour. A l'effigie de Yuno, il fallait qu'il le brisque, le pousse dans ses retranchements pour l'obliger à choisir définitivement et non pas de façon aussi bancale et indécise qui était son allié .

    Sans prendre le temps de réfléchir d'avantage, sans se dire qu'il ne méritait tout de même pas ça, sans s'imaginer une seule seconde qu'il avait peut-être tord de réagir ainsi, le jeune homme planta son Dieu, son maître absolu qu'il était censé obéir, il le laissa tomber comme une simple paire de chaussettes dépareillée, dans l'espoir d'un avenir où il ne souffrirait pas d'un amour non-réciproque.

     

     

    Yukiteru observait son ami semi-humain, mais contrairement à il y a encore deux jours, ça n'était pas du scepticisme qui tordait ses traits, mais bel et bien de la tristesse.

    Jamais auparavant il ne s'était senti aussi vide, aussi délaissé que depuis que celui-ci ne lui adressait plus la paroles, et bien qu'il fut incapable de lui en vouloir bien longtemps et qu'il commençait par conséquent déjà à le pardonner, cette épreuve n'en restait pas moins difficile à ses yeux.

    Qui eut crut qu'une telle situation puisse un jour lui arriver ? Lui qui avait toujours pensé jusqu'au plus profond de lui que seule Yuno comptait à ses yeux, voilà que l’inimaginable se produisait : il regrettait de ne pas lui avoir dit qu'il avait raison au moment où il avait dit toutes ses horreurs sur la fille qui était pourtant censée être l'amour de sa vie. Voilà pourquoi il n'avait pas été capable de parler à ce moment là, parce qu'inconsciemment, il venait de se rendre compte de la dure réalité : après dix mille années d'intense fidélité, il commençait peu à peu à remettre en cause l'amour pourtant censé être inébranlable qu'il aurait du lui porter pour l'éternité .

    Et cette situation était tout bonnement inconcevable ! S'il commençait à remettre en cause quelque chose d'aussi importante, qu'allait-il arriver par la suite ? S'il continuait sur cette lancée, il serait parfaitement capable de commencer à douter du sacrifice de la rose, et peut-être même de son existence, et ça, il n'en était pas question !

    Pourtant, c'était déjà trop tard, Yukki le savait, il ne pensait déjà presque plus à sa bien aimée, surtout en ce moment, alors qu'il n'y avait plus que sa dispute avec Akise qui occupait ses pensées. Akise, lui et rien que lui, était parvenu au grand miracle de lui faire oublier Gasai Yuno. Rien que pour cet exploit, il méritait largement une médaille.

    Et c'est bien ça qui l'inquiétait, parce-que normalement, personne n'aurait été censé être capable d'un tel miracle. Ça signifiait donc que sa carapace était franchissable, que tout ce qui s'était évertué à se forger pouvait être réduit en miettes, il le sentait bien. Il lui suffisait de regarder Akise – qui était actuellement entrain de bricoler – pour comprendre que quelque chose clochait.

    Ce sourire qui étirait ses lèvres alors qu'il le regardait travailler n'était pas normal, et encore moins la façon dont ses joues se colorèrent au moment où celui-ci le remarqua.

    Contrairement à toute attente, Akise ne lui envoya pas de regard noir, ni de réplique cinglante, bien au contraire... Ce fut un sourire chaleureux qui répondit à son regard.

    Et ce n'est qu'à ce moment, alors qu'il sentait son rythme cardiaque s'accélérer, alors que ses mains devenaient moites, alors qu'une douce chaleur se répondait dans son échine et venait lui brûler les joues, alors qu'il se sentit obligé de détourner le regard avec gêne, trop éblouit par un tel sourire, que Yukiteru comprit de quoi il en retournait.

     

     

    Il venait de tomber amoureux D'Akise.

     

    Chapitre 4 : Jugements personnels 

    Une bile amère lui monta à la gorge pour la énième fois de la journée, Yukiteru se retourna dans la cuvette et une étrange mixture sortit de sa bouche.

    Il vomit.

    Il vomit à s'en donner la nausée.

    De toute façon, c'était tout ce qu'il méritait.

    Il se dégoûtait.

    Comment avait-il put, lui, Kami-sama en personne, se laisser avoir aussi facilement par une personne qu'il était censé commander ? De quelle manière avait-il put lui laisser aussi facilement sa confiance, de là à en trahir la femme qui lui avait sauvé la vie ? Combien avait-il été naïf pour tomber amoureux de lui alors qu'il était censé porter un amour sans limites à Gasai Yuno ? Et surtout : comment avait-il eu l’audace de l'oublier, elle et sa chaleur, son côté paranoïaque qui semblait surgir uniquement quand lui-même été menacé, elle et ses Yukki mielleux, elle et son sourire innocent et pourtant si impure, elle qui avait tué tant de gens. Elle le dégoûtait. Mais il se dégoûtait plus encore de penser ça.

    Et il vomit une fois de plus.

    Pitoyable.

    Sa vie entière était misérable, toute son existence de Dieu semblait être remise en question à cause d'une seule pensée, d'un seul acte, d'un unique sentiment qui avait suffi à le perdre. L'amour. L'amour qui le rendait fou, celui qu'il n'était pas censé ressentir, le fruit interdit qui ne lui était absolument pas accordé, la preuve insondable qu'il avait trahi la femme qu'il aurait dû aimer pour le restant de ses jours, quitte à s'en détruire. Parce-qu'en tombant amoureux de la personne qui voulait à tout prix lui faire oublier la femme de sa vie, il avait volontairement signé le fait qu'il avait trahi chaque geste qu'elle avait fait pour lui, de là à croire qu'il ne méritait plus son statut de Dieu pour lequel elle s'était elle-même sacrifiée.

    Tellement, tellement pitoyable.

    Yukiteru se sentait mal, pas un petit mal-être capable de passer en quelques jours, voir quelques heures, mais bel et bien une profonde plaie qui restait béante dans sa poitrine, une peine mensongère uniquement destinée à cacher l'unique sensation qui était capable de le dégoûter encore plus : L'amour. Parce-qu'à cause de ce sentiment qui était pourtant censé lui faire oublier Yuno la damnée, il était entrain de se détruire petit à petit. La raison était simple, mais pourtant assez ridicule lorsqu'un n'était pas lui : il estimait qu'il n'avait pas le droit au bonheur, pas après avoir si lâchement terni l'image de la jeune femme.

    Puis les larmes coulèrent sur ses joues.

    Les gouttes salées tombèrent dans les WC, ces mêmes toilettes qu'Akise avait mit plusieurs heures à mettre en marche après l'avoir construit, et son cœur se déchira. Le brun se trouvait dans une impasse, incapable de céder ses sentiments pour le beau jeune homme aux cheveux gris qui faisait battre son cœur, mais également trop craintif pour abandonner définitivement les sentiments artificiels qu'il avait ressenti pour la yandere. Partagé entre deux choix antithétiques sans pouvoir se décider, croire que tout pourrait s'arranger, alors qu'il savait parfaitement que rien ne pourrait redevenir comme avant.

    Il était perdu.

    Et il avait encore la nausée.

    Décidément, l'amour ne lui réussissait pas.

    Kami-sama devait faire un choix avant de mourir de ce mal qui le consumait de l'intérieur.

     

     

    Akise l'avait bien comprit, quelque chose clochait avec Yukiteru. Il suffisait de le voir pour comprendre qu'il n'était pas dans son état habituel. Pis encore, à la façon dont il réagissait, l'on aurait dit que la cause de son soudain mal-être, c'était lui.

    Plusieurs signes de cette hypothèse étaient visibles chez le jeune Dieu, des plus anodines aux plus graves.

    Dès qu'ils étaient dans la même pièce – le quartier général n'était pas encore terminé, néanmoins, il comportait le plus gros de ce qui leur fallait – il ressentait bien la gêne profonde que son amour avait en sa présence, et cette sensation était décuplée lorsqu'il tentait vainement de parler ou lorsque leurs peaux se frôlaient malencontreusement.

    Parfois, il lui arrivait même de s'enfuir, se dirigeant encore et toujours vers la même pièce : les toilettes. Et là, le détective l'entendait très clairement vomir tripes et boyaux.

    Tout dans le comportement de l'homme de sa vie était suspect, sa manière de se comporter en sa présence laissait entrevoir mille et une hypothèses, toutes plus farfelues les unes que les autres. Néanmoins, il y en avait quelques unes qui tenaient la route, et celle qui revenait le plus fréquemment était bien évidemment celle qui lui faisait le plus de mal.

    Parce-qu'inévitablement, en le voyant réagir ainsi, Akise en avait conclu qu'il était le déclencheur de toutes ces nausées, que c'était lui qui le faisait autant angoisser, que c'était par sa faute que le jeune homme s'était à nouveau renfermé sur lui-même . C'était comme si... Comme si...

    Comme s'il le dégoûtait...

    Aucune autre conclusion ne pouvait lui paraître aussi douloureuse, aussi mortelle que celle-ci, c'était comme si son cœur avait été brusquement empoigné et compressé dans sa poitrine, lui donnant des difficultés à respirer convenablement. Jamais, absolument jamais, son but n'avait été de le rendre triste, bien au contraire, il avait toujours voulu le revoir sourire, le même sourire innocent qu'il affichait déjà rarement étant enfant, il aurait aimé le lui voire chaque jour passant en sa compagnie.

    Il aurait voulu être son soleil, celui qui aurait à nouveau illuminé sa vie après le départ de Yuno, et ce rêve idéaliste ne le rendait que plus triste encore. Tout simplement parce-qu'il savait exactement pourquoi il en était venu à le dégoûter, ou du moins, il pensait le savoir.

    Ce qu'il avait dit à propos de pinky l'avait dégoûté. Il ne voyait pas d'autre solution à ce soudain revirement de sentimentalité.

    Avant, ils étaient amis, ça n'était pas assez, mais c'était déjà ça. Maintenant... et bien maintenant, il ne l'avait jamais autant aimé, et il avait visiblement fait la gourde de sa vie, que dis-je ? Du siècle !

    Il ne regrettait pas ses paroles, ah ça non ! Néanmoins, il avait prit conscience qu'il était – éventuellement – allé trop loin dans ses pensées. Il y a des choses que l'on ferait mieux de garder pour soit. Il aurait dû se douter que le jeune homme était trop fragile émotionnellement pour entendre le fond de ses pensés ; au lieu de ça, il en avait rajouté, aggravant son cas au fur et à mesure des paroles – certes justes mais ignobles - qui étaient sorties de sa bouche.

    Yukiteru ne pouvait pas le pardonner.

    Ce n'était que maintenant, alors que celui-ci était dégoûté en sa simple présence, qu'il le comprenait.

    Ah ! Qu'il se trompait lourdement !

     

    Dos à la porte des toilettes, Akise écoutait donc l'élu de son cœur rendre tripes et boyaux alors qu'il venait à peine de l'effleurer, déchirant son cœur en mille morceaux. Et il entendit soudain le brun pleurer, des sanglots étouffés sortaient de sa bouche, des pleurs qu'il entendait à peine à travers la porte et qui suffirent pourtant à le bouleverser au plus profond de son être.

    Et les larmes coulèrent d'elles-même.

    En premier lieu, le contact mouillé sur ses joues le surprit. Akise n'avait jamais pleuré, c'était bien la première fois que ça lui arrivait, ça ne lui serait jamais venu à l'idée qu'il puisse ressentir des sensations suffisamment négatives pour verser des larmes, et moins encore qu'elles seraient dues à un regret.

    Pas le regret d'avoir insulté Gasai. Pas non plus celui de lui avoir dit quelques mots en trop. Et surtout pas celui d'être diamétralement opposé aux façons de penser qu'il aimerait qu'il ait.

    Non, seulement le regret de l'avoir fait souffrir.

    Uniquement les remords d'être la cause de ses pleurs.

    Rien d'autre.

    Et les sanglots continuèrent, lui brûlant les yeux, impossible de les contenir , alors il laissait couler l'eau salée comme si elle avait été un simple fleuve parcourant sa route tracée longtemps à l'avance. L'oxygène sembla lui manquer, respirer normalement devenait difficile, s'en était un supplice. Il n'en pouvait déjà plus.

    Ceci dura longtemps, bien trop longtemps à ses yeux, bien trop longtemps pour ses yeux. C'est fou combien de litres d'eau un corps peut contenir, jamais il n'aurait pu penser pouvoir pleurer pendant une si longue période sans que son corps ne ressente la moindre irritation, comme quoi l'anatomie humaine est vraiment extraordinaire...

    Au bout d'un long moment qui lui parut être une éternité, la porte des W.C s'ouvrit brusquement. Tous deux eurent comme premier réflexe de baisser les yeux, pour ne pas que l'autre voit leurs yeux gonflés par la faute de son vis-à-vis alors qu'ils ne le savaient que trop. La vie avait toujours été cruelle avec eux. Que pouvait-il y avoir de pire qu'une éternité à vivre avec un amour aussi douloureux qu'impossible ? Rien, évidemment.

    Le jeune homme aux cheveux gris tenta alors de lancer la conversation :

    -Murmur ne devrait pas tarder à rentrer, tu pourras alors reprendre mes capacités et choisir de te débarrasser de moi.

    Akise ne savait pas pourquoi il avait dit ces mots, ils étaient sortis comme ça, sans qu'il n'ait pu les retenir. Tout ce qu'il comprenait, c'était que les dire était plus douloureux encore que de les penser.

    Yukiteru ne répondit rien, c'était à prévoir, il devrait être bien trop heureux pour pouvoir parler.

    Avec son départ, ses peines allaient enfin pouvoir disparaître.

    C'était là tout ce qu'il était censé désirer.

    A nouveau, les larmes lui montèrent aux yeux, des perles de tristesse qu''il retenu avec difficulté. Néanmoins, le détective savait qu'il ne parviendrait pas à les retenir bien longtemps, il tourna donc le dos à son vis-à-vis, s'apprêtant à partir quand...

    -Non !

    Trois lettres, un banal triangle littéral qui scella à jamais leurs destins.

    Akise fut tellement surpris d'entendre ses mots qu'il se retourna à la vitesse de l'éclair vers son amour, ses grands yeux roses braqués dans les siens bleus océans, semblant tenter de comprendre pourquoi il s'était opposé à son départ.

    Cette réaction déstabilisa le jeune dieu qui était incapable de plonger bien longtemps ses pupilles dans des iris qui ressemblaient tant à celles de Yuno. Il détourna donc le regard, rouge de gêne, et se mit à bafouiller :

    -Je... En fait...J-Je...

    Le gris cligna des yeux à plusieurs reprises, c'était quoi cette gêne soudaine à son égard ? Il n'avait pas le souvenir de l'avoir déjà vu bredouiller ainsi en sa présence. Il devait vraiment le dégoûter énormément pour qu'il réagisse ainsi.

    Yukiteru se tordit les doigts, visiblement mal à l'aise. Il devait faire un choix. Probablement le plus difficile de sa vie. Un choix qui implique non pas uniquement son présent, mais également son passé et son avenir, une décision qui enrôlerait des milliers d'autres personnes s'il ne faisait pas le bon, mais en premier lieu un dilemme d'amour. Le plus risqué qu'il ait eu dans depuis dix mille ans.

    Il y avait dix mille ans, il avait fait le mauvais choix, tombant amoureux de la seule personne qui pouvait réellement lui nuire, le plongeant dans un univers de désolation. C'était seulement aujourd'hui qu'il le comprenait.

    Sa première erreur, le plus simplement du monde, fut cette cinglée psychopathe répondant au nom de Gasai Yuno.

    Dans un sens, il l'avait toujours su, de nombreuses fois il l'avait nommé ainsi, « la cinglée », ça lui allait plutôt bien, la jeune fille l'était effectivement, mais pas dans le bons sens.

    Elle était seulement prête à tout pour parvenir à ses objectifs.

    Et aussi délirant que cela puisse paraître, elle y était parvenue.

    Elle avait survécu, durant ces milliers d'années, à travers la mémoire du jeune dieu, son choix de suicide n'avait été qu'hypocrisie, une simple ruse de plus dans l'espoir qu'il trouve un jour le moyen de la ressusciter, elle et seulement elle.

    Yukiteru venait de le comprendre. Il était loin d'être un traître. Il venait juste de perdre dix mille ans à aimer une traîtresse.

    Alors cette fois-ci, il tenait à faire le bon choix, le seul qui pouvait le sortir de son univers si sombre dans lequel il était volontairement tombé, l'unique à pouvoir le faire remonter à la surface, le faire aimer à nouveau.

    Il en était déterminé.

    Alors il dit :

     

    -Je ne veux pas que tu partes. A présent, Yuno n'est plus rien à mes yeux qu'une trompeuse. C'est toi que j'aime.

     

    Chapitre 5 : Alliance 

    -Pardon, tu peux répéter ?

    Akise n'était pas certain d'avoir bien comprit, le jeune Dieu avait dit ces mots si brusquement.

    Ce dernier rougit, bégaya, cherchant à trouver les mots adaptés à la situation, mais comment y parvenir avec un tel regard braqué sur soit ?

    -Je... Je suis amoureux de toi. Articula-t-il avec difficulté, tout aussi rouge qu'une pivoine.

    Le détective n'en croyait pas ses oreilles, jamais de toute sa carrière il n'aurait put prévoir ça. C'était si... si irrationnel.

    Amano Yukiteru tout craché, quoi !

    -Yukiteru-kun, tu es sérieux quand tu dis ça ?

    Nouvelles rougeurs, c'était fou comme le brun était à croquer quand il se comportait d'une façon aussi adorable.

    -Plus que je ne l'ai jamais été.

    -... Tu ne m'en veux pas à cause de ce que je t'ai dit sur Yuno ?

    Et là, ce qui se passa fut encore plus étonnant que tout ce qu'il avait désiré. Il n'y eut pas la moindre hésitation dans le regard de son ami lorsqu'il affirma :

    -Non, j'étais aveugle, tu avais raison de dire ça.

    Ô que ça faisait du bien de l'entendre enfin, il ne connaissait rien de plus réparateur, de plus enivrant que ce moment où ses proches, les joues rougies de honte, lui avouaient qu'il était - comme toujours – celui qui avait eu raison sur toute la ligne. Mais plus encore que cette sensation, cette fois-ci, il s'agissait de Yukiteru, et le simple fait que ça soit lui suffisait à le remplir de joie.

    Sa main vint d'elle-même caresser le visage rougi de l'homme de sa vie.

    -Ça fait tellement longtemps que j'attends ça...

    Sur ces mots, il s'approcha lentement de l'élu de son cœur, prenant son temps pour sceller à jamais leurs deux bouches. Ce baiser était tellement différent que tous les autres, pour la simple bonne raison que c'était leur premier en étant tous deux consentants. Il n'y avait plus de peur, plus de regrets, plus de culpabilité, plus de Yuno. Seulement eux deux, et ce feu ardent qui augmentait en eux.

    Cet échange avait quelque chose de précieux, de rare, et ça le rendait encore plus palpitant qu'il ne l'était déjà, parce-que quoiqu'on en dise, c'était cent fois mieux qu'avec la Gasai, il suffisait de voir à quel point le brun se laissait aller pour le comprendre. Embrasser l'être aimé était magique, tellement exhaltant qu'il venait de comprendre qu'il n'avait jamais réellement aimé la rose. Respecté, oui, parce-qu'elle l'avait toujours protégé, mais sûrement pas aimer. Ce sentiment était bien trop fort, bien trop pur pour qu'il puisse penser l'avoir ressenti une autre fois dans sa vie.

    Il le dévastait, ce feu qui montait en lui, lui montrait à quel point il désirait le jeune homme, et le jeune homme lui montrait à quel point lui-même avait terriblement envie de lui. Mais ça n'était pas pour tout de suite, il avait besoin de temps, quelques années pour assumer et pour oublier, rien que quelques petites années...

    Puis ils se séparèrent les lèvres en feu, simplement heureux d'être enfin tous les deux.

    -Je t'aime, Amano Yukiteru, plus que quiconque ne t'a jamais aimé.

    -Je ressens la même chose, Akise Aru, tu me rends fou, fou de toi, parce-que je suis totalement amoureux de toi. Je t'aime tellement que je veux rester avec toi pour l'éternité

    C'était là tout ce qu'il avait toujours voulu entendre.

     

     

    Beaucoup de personnes s'accordent à dire que le temps passe différemment pour chacun d'entre nous. Ainsi, si pour certains une durée limitée peut paraître courte aux yeux de certains, elle peut également sembler longue selon la personne. Un phénomène fascinant, qui fonctionnait souvent en fonction de l'humeur et du caractère des individus qui changeaient considérablement la donne d'un être à l'autre, faussant tous les calculs scientifiques possibles.

    C'était ce qui était arrivé à nos deux tourteaux, alias Akise et Yukiteru.

    Dix-neufs ans, dix-neufs ans d'attente.

    Dix-neuf à seulement s'embrasser, à se déshabiller du regard sans jamais aller plus loin que de simples attouchements, dix-neuf années à souffrir en silence, attendant avec hâte que le brun se sente prêt à passer l'étape.

    Si Akise avait trouvé ce nombre raisonnable ; Yukiteru, lui, ne s'en était jamais autant voulu que durant ces années. Chaque jour passé en ajoutait à sa culpabilité, sa culpabilité de ne pas pouvoir offrir plus à l'être qui comptait le plus à ses yeux alors que lui se contentait d'attendre, d'attendre, d'attendre et d'encore attendre.

    Dix-neuf ans de supplice.

    Mais maintenant ça, y était, le jeune homme se sentait enfin prêt.

    Comment le savait-il ? C'était très simple. Ce matin-là, lorsqu'il s'était réveillé, pas la moindre trace d'un sommeil agité ne l'avait gagné. Pour la première fois en plus de dix mille ans, il était certain de ne pas avoir fait de cauchemar, un vrai miracle en soit ! Mais ça n'était pas tout, loin de là. Tellement heureux d'être enfin libéré des spectres qui hantaient ses nuits, le jeune Dieu n'avait pas arrêté d'y pensé, si bien qu'il ne s'était rendu compte seulement dans l'après-midi que le nom de Yuno n'avait pas filtré une seule fois dans son esprit.

    Il se souvenait encore des yeux ronds de son amour lorsque, à un moment où Murmur leur avait raconté l'histoire d'une héroïne de manga aux cheveux roses , il s'était mis à crier : « Je l'ai oublié ! Je ne penses plus à elle ! ». Ça avait été à la fois tellement mignon et amusant que leur camarade féminin s'était écroulée de rire, des étoiles dans les yeux et avait fini par perdre conscience, un filet de bave perlant de sa bouche. Il fallait dire qu'elle qui n'était pas en reste niveau Boy's love et frôlait souvent l'infarctus à cause – ou grâce, tu dépend du point de vue – à ses deux amis qu'elle surprenait souvent en pleine tendresse, le rêve de n'importe qu'elle fujoshi dans l'univers ! Comme quoi elle en avait de la chance, notre petite veinarde de Murmur !

    Le jeune Amano repensait à sa journée quand son compagnon rentra dans leur chambre – une belle pièce, décorée simplement mais chaleureusement ( en évitant le plus possible d'utiliser du rose et du rouge) – le prévenant :

    -J'ai réussi à convaincre notre chère amie de faire un petit tour dans le monde des humains, elle vient de s'en aller tout en me lançant des coups-d’œil emplit de sous-entendus, celle-là je te jure...

    Tiens, quand on parlait du loup...

    -Ça ne m'étonne pas d'elle, elle a le chic pour deviner le fond de nos pensées.

    -Surtout que dans ce cas précis, ça n'était pas bien compliqué de le comprendre.

    -Exact...

    Un sourire satisfait étirant ses traits, le jeune homme aux cheveux gris retira ses chaussures afin de pouvoir se rendre aux côtés de son amour, sur un lit confortable et tentateur qui n'attendait plus que lui.

    En s'asseyant, il déposa un doux baiser sur le front de son Kami, les sourcils froncés dans un rictus qui se voulait protecteur, et demanda :

    -Es-tu certain de vouloir le faire ? Ne te sens surtout pas obligé, on a tout notre temps...

    -Qu'importe les années, les mois, les jours, les heures ou les minutes, c'est maintenant que je veux le faire, si toi-même tu en as envie.

    -Il est évident que oui.

    -Alors qu'est-ce qu'on attend ?

    Nouveau sourire, qu'est-ce que le brun pouvait être impatient quelquefois !

    Lentement, tout en l'embrassant, il glissa sur l'homme de sa vie, faisant en sorte de se retrouver à califourchon sur lui, une position certains simple mais également l'une des plus confortables.

    Ses grands yeux chocolatés suppliants qui le fixaient le firent fondre, et la main d'Akise vint s'aventurer sous la tenue de son brun avec douceur.

    La douceur, voilà ce qu'il voulait que lui évoque leur première fois ensemble, tout autant que le plaisir.

    Continuant sur sa lancée, il fit remonter sa main le long du ventre de son compagnon, se délectant de sentir sa chaleur contre sa peau. puis, d'une humeur joueuse, il vint taquiner l'un de ses tétons qui durcit à son passage, lui amenant enfin ce qu'il attendait de lui, le son réparateur qui indiquait le début d'un nouveau temps : un gémissement.

    Le bal était dès à présent ouvert.

    Ce qui signifiait qu'il pouvait enfin passer aux choses sérieuses.

    De l'intérieur, il lui retira son uniforme de Dieu, comme l’exigeait le protocole, ayant ainsi le loisir de pouvoir admirer la peau tannée de son partenaire à qui il ne restait plus que son caleçon, celui-ci se rebella d'ailleurs bien vite contre cette injustice, mécontent d'être le seul à avoir été déshabillé.

    Sa manœuvre consistait à se débarrasser de son haut, mais dans le feu de l'action, il lui retira également son jean, trépignant d'impatience à l'idée que bientôt, ils seraient unis.

    Le gris fondit sur le torse de l'homme qu'il aimait plus que tout, prenant bien son temps pour bien explorer chaque millimètre de sa peau d'enfant, désirant connaître chaque recoin de son corps tanné, le faisant gémir à chaque nouvelle fois où il découvrait un point sensible.

    Après cinq bonnes minutes d'attouchements, le jeune homme se redressa avec langueur, il avait de plus en plus de mal à contenir son désir, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose. D'un geste mécanique, il se saisit du tube de lubrifiant que Murmur leur avait offert, le laissant bien en évidence sur leur table de cheveux.

    -Yuki-nii, je veux que tu sois au-dessus pour commencer, tu es d'accord ?

    Sa voix était douce, pleine de bons sentiments, il le petit surnom qu'il lui avait donné sonnait intime à ses oreilles, comme une douce promesse.

    Le brun acquiesça.

    La préparation commença alors, lente, exquise. De voir Akise se doigter le rendait fiévreux de désir, jamais il n'avait eu une vision aussi plaisante et impatiente à la fois. Et quand son amant lançait de temps à autres son prénom dans un râle suspect, il avait l'impression qu'il aurait put jouir sur place.

    Puis il se sentit prêt

    Sous ses yeux gourmands, le garçon aux yeux roses lubrifia alors son sexe érigé, puis se leva pour faire glisser ce membre à l'intérieur de son anus.

    Ce geste fut difficile, il fallait laisser le temps à ses parois de s'habituer à une telle grosseur, mais le regard embrumé de Yukiteru indiquait que l'expérience était vertigineuse, alors il se souleva, commençant un rythme lent de vas-et-viens à l'intérieur de lui, jusqu'à finalement atteindre cetendroit .

    -Han ! Yuki-niii, c'est trop bon !

    D'un coup, il accéléra le mouvement, esclave d'un plaisir qui se voulait toujours plus grand, recevoir ce membre à l'intérieur de lui le rendait fiévreux tant il atteignait sa prostate, esclave d'un désir profond pour l'homme qui, aussi loin qu'il s'en souvienne, avait toujours représenté sa vie.

    De ce geste, il le lavait de toute impureté, effaçait de sa présence le moment intime passé avec cette fille qui l'avait souillé à jamais, espérant que ça serait suffisant pour ne pas qu'il soit damné. Mais bientôt, ce ne fut plus assez.

    -Yuki-nii, ça ne te dérange pas d'échanger ?

    La question était stupide, le jeune homme était envieux de savoir ce qui pouvait le rendre dans cet état, et ce fut avec plaisir et désir mêlés que, après une rapide mais efficace préparation, il accueillit le membre de son partenaire.

    -Ah ! Akise !

    Il n'y avait pas à dire, la prostate était vraiment la meilleur zone érogène qui puisse exister.

    En grand amant, le dernier nommé commença des vas-et-viens toujours plus poussés, ni rapides ni violents, doux, juste comme il le fallait. Un moment de plaisir commun, tellement meilleur que tout ce qu'ils avaient connus.

    Puis cet instant rare, précieux, celui où ils se sentirent unis à jamais, celui où leurs enveloppes corporelles ne comptait plus, n'était plus. Celui où ils n'étaient qu'un, unis à jamais. Ensembles pour une éternité que ne faisait que commencer.

    Ils se libérèrent ensembles, en parfaite synchronisation, un instant de flottement qui dura bien une bonne heure, à se serrer l'un contre l'autre. Nus, mouillés, transpirants, mais tellement bien.

    -Je t'aime tellement Yuki-nii. Je désire passer le restant de mes jours avec toi, et plus encore si c'est possible.

    -Et moi, je ne veux plus jamais te quitter, je désire être à tes côtés pour toujours, parce-que je t'aime.

     

    Cet acte avait scellé à jamais leur vies, elles étaient accrochées l'une à l'autre, comme deux atomes ne pouvant plus se quitter.

     

    Epilogue :

    Dans le monde des humains, il faisait beau. Le soleil illuminait les peaux passent qui marchaient comme si de rien n'était, habitués à avoir un temps aussi radieux. Chaque être vivant passait son chemin devant les magnifiques rayons qu’engendrait la boule de feu, réchauffant considérablement la planète qui n'était pas prête de disparaître. Les animaux en liberté sifflaient leur bonheur de pouvoir se balader d'un jour si parfaits, d'autres couraient déjà derrière des femelles en chaleur.

    Belle journée pour mourir.

    Main dans la main, les deux jeunes hommes regardaient le monde d'en-bas, peu indifférents d'admirer l’œuvre qu'ils avaient accomplis, profitant de leurs dernières minutes dans ce néant.

    Voilà plus de deux millions d'années que Yukiteru occupait le poste de Dieu, et il était grand temps pour lui de mourir.

    Mais il ne quitterait pas ce monde seul.

    A ses côtés, Akise, dont il possédait une partie de vie à l'intérieur de lui, insufflé par leur premier baiser échangé, un souffle d’existence qui leur indiquait qu'il le suivrait partout où qu'il aille, même si sa destination était les enfers.

    Ils allaient mourir, ensemble.

    A l'unisson ils s'avancèrent, se décidant à aller faire leurs adieux aux personnes qui leur était proches. Murmur, leur servante adorée, et un jeune garçon d'à peine une dizaine d'années physiquement, pourtant très sérieux et très sûr de lui, normal puisque ça faisait en réalité deux-cents ans qu'ils le formaient à devenir un Dieu exemplaire. Hirumo, le nouveau Kami-sama. Leur monde était entre de bonnes mains.

    Les adieux furent de courte durée, la seule jeune fille pleurait comme une madeleine, les autres savaient depuis longtemps que ça ne servait à rien de pleurer, que c'était leur destin.

    Ce n'était que le début.

    Au moment le plus tragique, celui-où les deux âmes-sœurs s’échangèrent un baiser doux, chaste, et pourtant loin d'être fragile, une parfaite effigie de la relation qu'ils entretenaient depuis pas loin de deux millions d'années. Puis ils basculèrent, sentant la passion les envahir, ils s'aimaient tellement, depuis tellement de temps. La bourrasque de l'amour les emporta, les cœurs battaient à l'unisson, leurs souffles n'étaient plus qu'un, tout comme leurs deux bouches, ils ne s’étaient jamais sentis aussi unis.

    Ce fut le dernier baiser qu'ils échangèrent .

    Car durant cet échange, la mort les avait emporté.

     

    Fin

     


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  • Genres : Suspense/ Drabble

     

    Rating : 13+

     
    Résumé : Il y avait certaines choses dont Yuno ne pouvait se passer, une sensation qui l'enivrait autant qu'elle l'effrayait.

     

    Mon blabla : J'adore ce genre de texte, j'en ai lu énormément et me suis surement inspirée de certains d'eux sans m'en rendre compte.

     

     

    Douce addiction

     

    Il y avait une chose que Gasai Yuno aimait par dessus tout. Plus enivrante que n'importe quelle autre, cette sensation emplissait son corps de délicieux picotements d'excitation. Ce plaisir orgasmique qui l'envahissait lentement alorsque l'objet s'enfonçait dans la chair, ces tâches qui la salissaient alors qu'elle accomplissait son dessein. Rien n’étaitmeilleur au monde que ces vas-et-viens de folie, orchestrés par l'adrénaline qui coulait à folle allure dans ses veines. Elle l'excitaitl’appelait, faisait vibrer son corps jusqu'à atteindre son échine. Chaque mouvement l'enveloppait dans un voile de déséquilibre à la douceur délicieusement tranchante, chaque sensation l'approchait un peu plus de l'instant où elle jouirait enfin de ce sentiment de plénitude qui l'étreignait  au moment où l'acte se terminait. Et puis venait la fin, lente, exquise, le moment où son esprit resurgissait et où ses idées embrumés refaisaient surface, se rendant compte de ce qu'elle venait d'accomplir. Elle regardait le corps allongé à ses côtés, son expression faciale figée dans un instant d'incompréhension, et c'était alors un sourire qui fendait son visage alors que l'adrénaline retombait en masseSon cœur qui ne cessait de tambouriner dans sa poitrine commençait peu à peu à reprendre un rythme régulier tandis que ce sentiment qui aveuglait ses sens s'estompait peu à peu, et c'était à se moment là qu'elle reposait l'objet à côté d'elle, sa lame aux reflets écarlates brillant dangereusement d'une faim sans limite. Puis,s'allongeant confortablement à ses côtés, elle s'endormait sans plus de cérémonie ; sachant que le lendemain, elle aurait un énième corps à enterrer.

     

    « Le crime n'est que la passion du fou. »

     


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  • Genres : Romance/ Angoisse/ Horreur

     

    Orientation sexuelle : Hétéro

     

    Rating : G

     

    Couple : Yuno x Yukiteru
     
    Résumé : Yukiteru est sur le point de se marier avec sa chère et tendre Yuno, mais il est loin de se douter que son rêve va très vite tourner au cauchemars.

     

    Mon blabla : Deux précisions. Pour le nom du couple, j'ai mis Yuno avant Yukiteru car il est évident pour moi que c'est Yuno la dominatrice. En revanche, j'apporte ici une vision négative de leur couple, montrant que quoi qu'elle fasse, Yukki ne pourra jamais cesser d'aimer celle qui l'a maintes fois trahi. 

     

    Happy wedding

     

    La robe était magnifique.

    Un fin tissus blanc plié par endroits. Dans le dos, un corset qui serrait à merveille sa taille fine, mettant en valeur ses courbes parfaites. Un long voile immaculé, pur, qui retombait sur le côté. Gasai Yuno n'avait, semblait-il, jamais été aussi ravissante. Une belle petite femme, un corps à couper le souffle, de longs cheveux roses attachés en simples couettes un sourire radieux affiché sur son visage de poupée.

    Enfin c'est ce que Amano Yukiteru, habillé modestement d'un costard à cravate, imaginait.

    La réalité était toute autre, il le comprit quand il s’avance dans la grande salle où, devait-il, y avoir les invités et la future mariée.

    A terre, un carnage. Une marre de sang dans laquelle baignaient ses proches, l'horreur de ces tâches rouges tâchant les costumes des personnes qui avaient un jour comptées pour lui. Et, au milieu de tout ça, la femme de sa vie, vêtue comme précédemment dit, l'attendant sur l’hôtel sur lequel baignait le pasteur, transpercé d'un couteau en plein cœur.

     

    Sans oublier cet hymne macabre qu'était celui du mariage.

    La mélodie de la mort.

     

    Le brun enjamba un cadavre, celui d'Hinata, quel dommage, il l'aimait bien, cette fille, sincèrement . Il aurait aimé faire plus ample connaissance avec elle avant que la sinistre berceuse ait retentit à ses oreilles, tant pis...

    Plus loin, il crut distinguer les corps entassés de ses autres amis, de braves personnes qu'il avait vraiment apprécié, à quel prix serait son mariage avec la yandere aux cheveux roses.

    Il eut la réponse quelques mètres plus loin, lorsque la dépouille de sa chère et tendre mère apparut devant lui. Sa douce maman... il l'aimait tant. Elle avait toujours été là pour lui... Quelle tristesse qu'elle se soit interposée devant Yuno.

     

    Et la comptine mortelle résonna à ses oreilles.

     

    Sans broncher, il s'avança en direction de la femme de sa vie, qui finit par se retourner. Yukiteru ne fut même pas surpris de voir le devant de sa si pure robe tâchée de sang. Elle se jeta dans ses bras.

    -Yukki !!!

    -Pourquoi ? Demanda le concerné en désignant les corps jonchant le sol.

    -Parce-que ces gens se sont opposés à notre mariage. Ils étaient une entrave à notre bonheur, Yukki. Je ne pouvais pas prendre le risque de les laisser en vie.

    Et elle l'embrassa, le baiser de la veuve noire. Le jeune Amano acquiesça, comme il acquiesçait toujours, parce-que quoi qu'il fasse, il retomberait toujours dans ses filets. Cette histoire durait depuis l'éternité.

     

    Tant que la tendre ritournelle résonnerait, il en serait toujours ainsi.

     

    Gasai Yuno était une sirène, une bonne parleuse qui savait embobiner son monde.

     


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