• Assassination classroom

    Au lycée Kunugigaoka se trouve la classe 3-E, exclus dans les montagnes pour étudier et, surtout, pour assassiner leurprofesseurKoro-senseiEn effet, cet étrange créature, ressemblant à un smiley avec des tentacules, a réussi à trouer la lune jusqu’à ce que celle-ci en devienne un croissant ! Il posa alors ses conditions au gouvernement : devenir le professeur de la classe 3-E. Cependant, si d’ici une année aucun de ses élèves ne parvient à le tuer, la Terre connaîtra le même sort que celui de la Lune ! "Si une personne y arrive, elle recevra la somme astronomique de 10 milliards de yens" !
    C’est ainsi que ce groupe d’élèves va apprendre l’art de tuer de différentes manières mais aussi commencer à s’attacher à ce drôle de professeur.

  • Genres : Romance / Lemon / PWP
     
    Orientation sexuelle : Yaoi
     
    Rating : 18 +
     
    Couple : Karma x Nagisa
     
    Résumé : Karma et Nagisa. Nagisa et Karma. Chacun à ses propres problèmes, mais tous deux ont un moyen bien spécial de les oublier.
     
    Mon blabla : La fin semble cruelle, n'est-ce pas ? Et bien sachez que vous n'avez encore rien vu mouhahahaha XD Plus sérieusement, voilà une petite histoire sur un couple qui a d'énormes similitudes avec le Akashi x Kuroko !
     
     

    Akabane Karma était de ce genre de jeunes génies arrogants avec une philosophie de vie bien particulière, l'idée qu'il lui fallait atteindre le maximum en s'investissant un minimum, et aujourd'hui, cet orgueil mal placé lui avait coûté cher, très cher.

    Même avec du recul, le jeune homme n'arrivait pas à croire qu'il ait pu avoir des résultats aussi médiocres. Lui qui s'était toujours tenu parmi les meilleurs sans la moindre difficulté, fallait-il que sa défaite se manifeste maintenant, et ce d'une manière aussi humiliante ? Il ne pouvait pas l'accepter, pas considérer cette baisse de régime comme le résultat de tous les cours qu'il avait séché, tous les devoirs qu'il n'avait jamais rendu. C'était impossible, inconcevable. Lui ne pouvait pas être devenu aussi mauvais juste à cause de ça. Il ne pouvait pas l'accepter.

    Pourtant, le fait était là, devant ses yeux. Son poulpe de professeur lui avait clairement exposé ce qu'il se refusait à admettre, cette chose qui était, en fin de compte, probablement son plus grand défaut. Il avait été trop orgueilleux de croire qu'il pourrait être le meilleur sans le moindre effort, il s'était cru au-dessus des autres et en payait amèrement le prix.

    Karma claqua la porte de son dortoir, contrarié. Plus que sa défaite, il ne pouvait pas accepter qu'un monstre jaune canari lui fasse la leçon. Le regard fou, il marcha à pas lents vers le lit superposé, dont il frappa un des pieds avec une fureur dont jamais il n'avait fait preuve auparavant. Hormis son certain côté psychopathe kamikaze, le roux était plutôt quelqu'un de calme et réfléchi, et il était rare de le voir vraiment en colère. Ce débordement d'émotions qui lui donnait l'air d'un dément, avec ses yeux si particuliers qui montraient une soif de sang toute aussi étrange, personne ne souhaitait en être un jour témoin.

    Pourtant, Ashiyo Nagisa, tranquillement entrain de lire sur le lit du bas, resta de marbre devant cette manifestation psychotique, se contenant de fermer posément son livre avant d'annoncer, d'une voix calme, un peu curieuse.

    - Alors, c'est comme ça que tu deviens quand ta soif de sang atteint son paroxysme.

    Le jeune homme androgyne lui avait déjà parlé quelquefois de ses doutes, de cette étrange impression qu'il avait lorsqu'on lui mettait un couteau entre les mains, et de cette adrénaline qui montait soudain en lui, celle qui ne demandait qu'une seule chose : Tuer. L'un comme l'autre n'étant pas idiot, ils avaient vite comprit le potentiel caché de Nagisa, cette envie de meurtre qui sommeillait depuis toujours en lui et qui faisait de lui l'assassin parfait. Quelquefois, le garçon aux couettes devait avouer que ça l'effrayait, mais le génie, lui, était au contraire fasciné par son camarade, qui restait à ce jour un mystère à ses yeux.

    Néanmoins, il comprenait son besoin de comprendre, cette envie de savoir pourquoi il n'était pas comme les autres, d'où lui venait cette capacité pour l'assassinat, et le roux était un spécimen suffisamment semblable à lui pour qu'il puisse s'y identifier, du moins partiellement.

    Karma avait bien conscience de tout cela. Il n'était pas sans savoir que quand Nagisa lui parlait, ça n'était pas parce-qu'il s'intéressait spécialement à lui, mais plutôt pour comprendre sa propre nature. Il le savait et l'avait accepté, déjà satisfait de connaître une personne similaire à lui.

    Alors, le jeune homme se calma, redevint ce garçon imperturbable qu'il se devait d'être en toutes circonstances, s'asseyant aux côtés de son camarade qui se décala pour lui laisser une place sur son lit.

    - Il n'y a pas que la soif de sang, mais aussi la rage. C'est différent de d'habitude. Normalement, j'arrive à me contrôler, mais là… Non, non, décidément, tu m'as déjà vu lorsque je deviens fou, n'est-ce pas ?

    Le jeune homme approuva d'un hochement de tête. Il se souvenait parfaitement de cette aura malsaine qui l'avait entouré, lui et son sourire malsain, alors qu'il avait annoncé qu'il tuerait Koro-sensei. Ses yeux fous qui avaient brillé d'une lueur démente lui avaient montrés tout l'effroi qu'un regard seul pouvait vous faire ressentir. Rien que d'y penser, l'adolescent en avait encore des frissons.

    Nagisa lui, avait une aura meurtrière plus froide, plus sournoise, refoulée, si on peut dire. Quelque chose qu'il pouvait contrôler à sa guise, ce talent caché qui le rendait des plus dangereux face à un adversaire qui ne se doutait pas du danger, mais qui l'effrayait également à en perdre le sommeil : tout le contraire du roux, qui assumait pleinement cette anomalie, s'en servait tant qu'il en était capable, se reconnaissait fou bien avant d'admettre qu'il était un génie.

    Ils étaient différents, Nagisa le savait bien. Différents , et pourtant si semblables.

    - Je n'en peux plus, Karma-kun. Je sens cette chose grandir en moi de jour en jour… et je sais qu'un jour, je ne serais plus capable de la retenir. J'ai… j'ai peur que ma soif de sang m'engloutisse et que je finisse par perdre les pédales, par ne plus être moi-même.

    Le roux fut prit en pitié par ce pauvre adolescent qui ne savait pas comment accueillir tous les changements qui s’opéraient en lui. Nagisa était quelqu'un de gentil, à la base, et de savoir que son instinct de tueur avait été réveillé à cause d'un poulpe-professeur devait l'effrayer. Après tout, s'il n'avait pas croisé de le chemin de Koro-sensei, le lycéen aurait eut la petite vie banale qu'il avait toujours rêvé d'avoir, loin des ennuis et des dangers de l'assassinat.

    Mais cette émotion ne dura qu'un temps, très vite éliminée par sa véritable personnalité, celle qui lui criait que Nagisa était un être exceptionnel, et qu'il ne devait pas gâcher son talent à cause de simples états- d'âmes. Jamais.

    - Alors laisse-là sortir… Cette soif de sang. Laissa-là te submerger entièrement, prendre possession de tes mouvements, s'approprier ton corps et tes cellules. Rien qu'une fois, laisse-là prendre le contrôle, dicter ce que tu dois faire. Si tu le fais, je suis persuadé que tu pourras tuer Koro-sensei en moins de deux.

    Le génie était persuadé que c'était la meilleure solution, mais en voyant son ami encore plus pâle que d'habitude, tremblotant, son cœur eut un raté.

    - Je ne veux pas… Karma-kun. Cette chose… ce n'est pas moi. Elle est en moi, elle grandit de jour en jour… mais elle n'est pas moi. Je ne suis pas comme toi, Karma-kun, si je la laisse faire, jamais je ne pourrais l'arrêter. Je refuse de laisser cette chose me contrôler... Si je la laisse sortir, il n'y aura pas probablement que Koro-sensei qui sera blessé, mais aussi… tous les autres. Kiyoko-san, …, …., et peut-être même toi. Et ça, c'est simplement hors de question ! Jamais je ne la laisserai tuer mes amis !

    Visiblement, le lycéen avait sous-estimé la crainte que cette nouvelle arme suscitait chez son camarade.

    - Dans ce cas… tu n'as qu'à essayer de me tuer… Vas-y, laisses ta soif de sang sortir, défoules toi sur moi. Nous sommes pareilles, tu ne pourras jamais me faire du mal, à moi.

    Durant plusieurs secondes, le collégien le regarda avec des yeux ronds, écarquillés, un regard qui signifiait très clairement : «  Tu es fou ! ». Le jeune homme devait probablement se demander s'il n'avait pas rêvé cette proposition. Proposition, qui en fin de compte, n'était pas si étonnante que ça, si on y réfléchissait bien.

    Karma avait toujours aimé le danger. Il trouvait cela plus excitant qu'autre chose, et avoir affaire à Nagisa ne pouvait que lui promettre un grand divertissement.

    Alors devant son air ahuri, il sourit simplement, de ce sourire excité qui le qualifiait tant, celui qui montrait à quel point il avait hâte de s'amuser avec lui.

    Et Nagisa péta les plombs.

    En un instant, il laissa toutes ses pulsions et sa frustration prendre le dessus, renversant son ami sur le lit, ses mains maintenant ses bras maigres le long de son corps, son bassin bloquant fermement ses jambes. Karma était incapable de bouger, sous son emprise vulnérable.

    Si Nagisa avait voulu le tuer, il lui aurait suffit d'une légère pression sur son cou, une entaille profonde sur son torse. En quelques secondes seulement, Akabane Karma serait passé de la vie à la mort, son dernier souffle arraché par son camarade. Le rouquin en avait parfaitement conscience, et pourtant, il continuait à sourire, les yeux étincelants d'amusement.

    Le collégien s'en sentit troublé. Même dans cette situation où il aurait pu lui arracher la vie à tous moment, le jeune homme continuait de le regarder avec cette fascination morbide, cette folie qui qualifiait tant le jeune homme. L'apprenti assassin savait pourquoi, ou du moins, il s'en doutait.

    Karma, en grand pervers narcissique qu'il était, avait encore l'impression de contrôler la situation.

    Et c'était vrai.

    Le roux était doté de cette inintelligence méthodique qui faisait de lui un génie et lui permettait par la meilleure occasion de prévoir tous les scénarios possibles. Il savait qu'il y avait des chances pour qu'il meure, mais pas à quelle proportion. Et c'était justement ça qui l'excitait. Le danger. Le fait d'attendre son sort pour voir s'il avait ou non encore raison. Karma était ce genre de personne, un psychopathe manipulateur qui adorait tester les autres pour mesurer sa propre intelligence, et l'adolescent androgyne n'en faisait visiblement pas exception.

    Et ça, ça agaçait Nagisa au plus haut point.

    Ça l'agaçait de savoir qu'il n'était qu'un pion de plus dans les mains du jeune homme, rien de plus important qu'un simple divertissement, un jouet dont il se débarrasserait dès qu'il s'en serait lassé. Ça l'agaçait d'être relégué à ce rang alors qu'à ses yeux, Karma était quelqu'un d'important pour lui. Un camarade, un semblable, un ami. Mais surtout, ça l'agaçait d'être sous-estimé à ce point.

    Le roux oubliait-t-il qu'il était un apprenti assassin ? Ne connaissait-il pas suffisamment sa soif de sang ? N'avait-il jamais vu sa méthode d'attaque ? Lui qui était tel un serpent s'enroulant autour de ses victimes sans qu'elles ne s'en rendent compte, pensait-il le connaître au point de le laisser s'approcher autant de ses points vitaux ? Nagisa avait comme l'impression qu'il se moquait de lui, et ce depuis le début.

    Cependant, si tel était le cas, l'adolescent ne comptait pas se laisser faire sans répliquer. Si Karma le trouvait si prévisible que ça, il allait juste lui prouver qu'il pouvait se montrer tout à fait illogique. C'était aussi simple que ça.

    Le tout restait de trouver un scénario que sa démence psychotique n'aurait en aucun cas pu prévoir, quelque chose de tellement impensable que le jeune homme n'y aurait même pas prêté attention, une possibilité tellement infime, tellement délirante, que même lui n'y aurait pas pensé, ou, si ça avait été le cas, l'aurait écarté des solutions finales. Nagisa aurait aimé lui montrer du spectaculaire, mais il savait que c'étaient les réactions les plus simples mais impensables qu'on écartait en premier, alors il se concentra sur cette piste.

    S'il ne pouvait pas le tuer, ni s'excuser, ni se le blesser, ni se mettre à pleurer, que lui restait-t-il ? Comment pouvait-il réagir ? Que pouvait-il faire que son ami le plus intelligent ne puisse prévoir ?

    Bien sur, Nagisa aurait totalement pu se mettre à danser la polka, se rouler à par terre, courir dehors en criant comme un dératé, faire un strip-tease, ou même chanter tout le générique du dernier animé qu'il avait vu, mais c'était trop… gros. S'il faisait quelque chose d'aussi étrange, le roux se comprendrait à coup sur son petit manège, et il serait alors encore plus prévisible. Non… il fallait quelque chose de simple, de banal même. Quelque chose de tellement logique que, justement, Karma n'y aurait jamais pensé.

    Réfléchis…

    Le jeune homme ferma les yeux. Pour vaincre son ami, il se devait de rassembler le plus de concentration que possible.

    Un truc simple…

    Il entendit Karma ricaner, mais fit son possible pour ne pas se laisser déconcentrer.

    Mais inenvisageable…

    Sous lui, il sentit le rouquin bouger légèrement, les pans de son pantalon se frottant aux siens.

    Soudain, il rouvrit les yeux.

    Mais bien sûr !!!

    Pourquoi n'y avait-il pas pensé avant ?! Vu de l’extérieur, c'était pourtant tellement simple ! Et pourtant tout aussi fou… Une chose était certaine, c'était que Karma n'avait pas pu y penser, non, il n'était pas assez tordu pour ça, ou en tous cas pas de cette manière. Il avait enfin trouvé sa solution !

    Doucement, la pression de ses mains sur les poignets de son camarade se resserrèrent, et Nagisa se pencha d'une manière imperceptible, hésitant. Mais le sourire en coin du collégien, fier, arrogant, le conforta dans sa décision.

    Le jeune homme prit une grande bouffée d'air, les yeux clos.

    Et, se penchant encore plus, il l'embrassa.

    Au début, il n'osa pas ouvrir les paupières, la peur l'empêchant de réagir. Après tout, ce qu'il faisait n'était pas vraiment courant entre garçons, et le rouquin était probablement capable de le frapper pour moins. Il prit donc le moins de risques possibles, rendant leur échange concis, bref, léger. Quelques secondes à peine de flottement avant qu'il ne se relève, osant enfin regarder la réaction de son camarade.

    Lorsqu'il vit ses pupilles ocres perdues dans le vide, comme figées dans le temps, une bouffée de chaleur traversa tout son corps en même temps qu'il comprit qu'il avait réussi son coup encore mieux qu'il ne l'aurait cru possible.

    Il avait tellement surprit Karma que celui-ci en restait sans voix, paralysé par son action. Quelque chose de si banal dans le cadre où ils se trouvaient, mais pourtant de tellement impensable entre deux garçons. Un baiser.

    Cependant, l'effroi gagna l'apprenti assassin lorsqu'il imagina la réaction du roux une fois la surprise passée, une image si terrible que le tremblement de terreur qui traversa sa colonne vertébrale à cet instant lui donna la chair de poule.

    Ce faisant, il se dit que la meilleure solution était probablement de filer en vitesse avant que le génie ne reprenne conscience. Ce qu'il fit.

    Enfin, pour être plus précis, ce qu'il essaya de faire. Car à peine cette idée lui effleura l'esprit, à peine son corps eut-il le temps d'esquisser un mouvement de fuite, que deux bras puissants le saisirent avant qu'on ne le retourne sur son lit, Karma se trouvant à présent à califourchon sur lui, dans la position inverse où ils étaient jusqu'à maintenant.

    En voyant la lueur prédatrice danser dans les yeux de son camarade, le jeune homme comprit qu'il était en très mauvaise posture. Pire, il venait de perdre sa position de force. Le roux avait beau être maigre, comparé à lui, Nagisa restait une crevette, et il était totalement incapable de se libérer de l'emprise qu'il avait sur lui. Pourtant, il tenta tout de même de se débattre, sachant que c'était vain, mais ne pouvant faire taire son instinct de survie.

    - Karma… Lâches-moi !

    - Alors, Nagisa-kun. Comme ça, tu m'embrasses, et tout de suite après tu te défiles. Ce n'est pas très honnête pour moi, tu ne trouves pas ?

    Le roux avait adopté une voix suave, presque sensuelle, et Nagisa aurait juré qu'il venait de le voir se pourlécher les lèvres.

    - Tu me fais mal ! Laisses-moi !

    - C'est pourtant toi qui m'as allumé, Nagisa-kun. Après ce que tu as fait, tu ne comptes tout de même pas t'en tirer sans prendre tes responsabilités, si ?

    Il y avait quelque chose de différent chez son ami. Son aura était plus… joueuse. Son regard aussi était différent de d'habitude. Nagisa comprit que sa soif de sang habituelle avait été remplacée par une aura perverse, une source de désir qu'il n'avait encore jamais vu chez l'adolescent – et qu'il aurait franchement préféré ne jamais voir. Le pire, probablement, était que le jeune homme androgyne avait parfaitement conscience que cet état avait été causé par lui.

    - Karma-kun… Tu me fais peur… Laisses-moi partir…

    Le sourire du roux s'élargit, donnant des sueurs froides à l'adolescent en dessous de lui.

    - Hors de question. Maintenant, tu es à moi, Nagisa, à moi. Et je ne compte pas te laisser t'en sortir aussi facilement. Lui susurra-t-il, accompagnant ses paroles d'un frottement suggestif de son genou contre son entrejambe d'où Nagisa distingua une bosse.

    Mais dans quel pétrin s'était-il fourré ?!

    L'adolescent ravala bruyamment sa salive. Il n'avait pas rêvé, il l'avait vraiment sentie, l'érection suggestive de son camarade. Karma était excité, et le jeune homme frémit en pensant que c'était sa présence à lui seul qui lui faisait cet effet.

    Nagisa secoua la tête. Non, il ne devait pas penser ça, jamais. Car c'étaient justement ce genre de pensée qui se révélaient dangereuses. Si il se laissait aller à ce genre de débordement, il laisserait place à d'autres choses beaucoup plus dures à gérer, et probablement bien plus malsaines. Il ne devait pas. Karma était un ami, un camarade, rien de plus.

    Mais justement, c'était le sourire carnassier qu'affichait ce dernier, tout en continuant à se frotter lascivement à sa jambe, qui lui laissait entendre qu'ils pouvaient être plus. Et ça, c'était définitivement mauvais.

    Malgré toute sa bonne volonté ? il ne put empêcher cette chaleur singulière de gagner son bas-ventre. Après tout, il n'était qu'un homme, et de sentir cette source de désir se frotter allégrement à lui, voir les yeux incandescents du génie le fixer en même temps que son souffle l'accélérait, ne pouvait que l'exciter.

     

    Le jeune homme s'approcha de son oreille, toujours affublé de son sourire unique.

    - Tu bandes.

    L'androgyne coupa sa respiration, horrifié. C'était vrai. Totalement vrai.

    Mais comment ?! Comment une telle chose avait-elle pu arriver ? Qu'avait-il fait pour mériter un tel traitement ? Le collégien n'avait-il donc aucune pitié, pour lui annoncer ça d'une telle manière ?

    C'était étrange, parce qu'il le savait parfaitement, Karma était aussi un homme, de ce fait, il connaissait l'anatomie masculine par cœur, il savait parfaitement quels points étaient plus sensibles que d'autres, si tel ou tel traitement était particulièrement satisfaisant ou plutôt mauvais, il était donc le plus à même de lui faire ressentir un tel plaisir. Le roux l'allumait délibérément en lui montrant à quel point il avait envie de lui, et le pire, c'est que ça marchait parfaitement.

    Le rouquin, indécent par nature, se frottait à lui comme un chien en chaleur, brut, sauvage. Et le plus dégradant, c'était que, malgré tout, il n'arrivait pas à réprimer son plaisir grandissant, honteux d'être si peu résistant aux plaisirs charnels.

    La respiration du jeune homme était progressivement devenue erratique, saccadée et plutôt bruyante. Nagisa Shioyo luttait. Il luttait plus que tout et la vision qu'il offrait présentement était des plus excitantes - une perle de sueur glissant le long de sa tempe, les lèvres légèrement tremblantes, les yeux brillants au possible. Le psychopathe sentait clairement son membre dur pulser dans son vêtement devenu trop étroit. Lui non plus ne pouvait plus se retenir, il avait envie de le faire crier de plaisir. Il avait tellement envie de s'enterrer en lui et de le faire crier d'extase que ça en devenait douloureux, malsain.

    Plus question d'attendre que l'autre se décide : il passa une main derrière la nuque du collégien et l'attira brutalement à lui, venant écraser sans douceur ses lèvres contre les siennes. Le contact était sauvage, notamment de la part de Karma qui ne tarda pas à quémander l'accès à l'intérieur de la bouche de l'autre adolescent, passant et repassant sa langue avide contre ses lèvres, lui faisant échapper un soupir plaintif. Il avisa alors ses dernière barrières mentales et physiques qui se faisaient la malle et bientôt il ferma lentement les yeux et ouvrit la bouche, laissant l'autre s'y faufiler aussitôt, venant mêler leurs langues dans une étreinte passionnée et brutale à la fois. Le jeune homme savait savait que, concernant son interlocuteur, il n'était pas question de douceur, et il n'y manqua pas, celui-ci lui dévastait la bouche, ni plus ni moins. Les langues qui n'avaient de cesse de se lier et se délier pour se rencontrer à nouveau envoyèrent des décharges de plaisir dans le corps de l'un et l'autre. Nagisa se laissa totalement aller dans ce baiser, incarnation à l'état brut de leurs désirs respectifs, laissant tomber son bon sens au profit d'une sensation beaucoup plus grisante, beaucoup plus dévastatrice.

    Et lorsque Karma passa sa main baladeuse dans son pantalon, venant jouer avec l’élastique de son caleçon, le jeune homme aux cheveux bleus n'opposa aucune résistance.

    Quand le génie libéra son membre tendu de son camarade de son sous-vêtement, il remarqua avec satisfaction que des gouttes de pré-sperme coulaient déjà du gland, preuve ultime que son état d'excitation était déjà bien avancé.

    - Lèves un peu les fesses, Nagisa-kun.

    Ce dernier eut comme un moment de retour, une reprise de conscience tellement violente qu'elle le cloua sur place. Il était vraiment entrain d'accorder au jeune homme ce qu'il voulait, et ce sans opposer aucune résistance ? C'était mauvais, autant pour sa fierté que pour l'orgueil déjà démesuré de son partenaire.

    - Et si je refuse ?

    L'Akabane releva la tête, un regard mauvais à l'appui. Il soupira et se mordit la lèvre en faisant claquer sa langue contre son palais, clairement agacé à l'idée de ne pas obtenir ce qu'il voulait – comme d'habitude.

    - Ce n'est vraiment pas quelque chose que je te conseille, mon cher Nagisa.

    En un instant, l'apprenti assassin retrouva son sérieux. Il avait oublié qu'il était acculé par un dangereux psychopathe que rien n'arrêtait lorsqu'il s’agissait d'obtenir ce qu'il voulait. Il avait oublié l'état de son entrejambe. Il avait oublié à quel point le dit psychopathe l'allumait depuis tout à l'heure sans lui laisser la moindre seconde de répit.

    S'avouant vaincu pour de bon, il leva doucement son postérieur devant les yeux scrutateurs de Karma, qui gloussa.. Celui-ci disparut de son champ de vision pour venir se placer derrière lui. L'angoisse lui vrilla les tempes. Son appréhension était palpable. Ses mains froides écartèrent avec douceur ses chairs, et le collégien sentit très clairement un baiser sur sa fesse droite, puis sa langue venir taquiner son intimité. Il se releva d'un coup.

    - Mais qu'est-ce que tu fous ?!

    Le rouquin lui lança un regard emplit de malice, presque pervers.

    - J'ai du mal à croire que tu ne connaisses pas le principe de l'anulingus.

    - T'es dégueulasse ! Immonde ! Dégoûtant ! Pervers !

    - Je n'ai pas de lubrifiant, alors je suis bien obligé de me débrouiller avec les moyens du bord. Il serait bien dommage que tu aies un mauvais souvenir de ta première expérience avec un homme.

    Approuvant avec un grand mal aise que son camarade avait raison, comme toujours , le jeune homme laissa l’appendice de son partenaire faire le tour de son trou, songeant avec un grand déshonneur à quel point il était bénin qu'il fasse partie de cette très minime catégorie d'hommes à se laver tous les jours, et surtout correctement. Mais cette pensée ne mit pas fin à son malaise pour autant. La sensation de cette langue étrangère qui était en train de pénétrer son intimité le grisait d'une façon bien particulière. L'embarras mêlé au plaisir le submergeaient. C'était si… sale. Mais aussi terriblement bon.

    Ses chairs humidifiées, le génie en herbe écarta son visage de son rectum avant d'y mettre deux doigts. L'adolescent se resserra à cette nouvelle intrusion. La sensation de ces longueurs à l'intérieur de son intimité, bougeant en exerçant des mouvements de ciseaux, était différente de celle de la langue. C'était, en somme, beaucoup plus imposant et douloureux. Mais une certaine agilité s'échappait de ces mouvements, et le léger frottement qui avait lui sur sa prostate à chaque allée et venue était loin d'être désagréable.

    De temps à autres, la douleur se pointait en picotements, mais ce fut de moins en moins fréquent au fur et à mesure que le plaisir montait en lui, tel une jauge détraquée. Jamais, mais au grand jamais, alors qu'il avait d'immenses similitudes avec les filles, le jeune homme aurait pensé avoir ce genre de rapport avec une personne du même sexe. Il se sentait peu à peu tomber dans l’interdit, un abîme qu'il redoutait autant qu'il le fascinait, et c'était tellement de se laisser aller à ce désir qui le submergeait, recouvrant petit à petit ce qui lui restait de lucidité.

    - Tu dois être prêt.

    Nagisa ne fit même pas attention aux paroles de son partenaire, tant il était absorbé par le mouvement de ses doigts à l'intérieur de lui. Il n'avait plus mal, maintenant. Il n'avait plus mal, et une sensation beaucoup plus insoutenable avait prit possession de son corps. L'envie.

    Karma retira ses doigts sous un grognement mécontent, mais eut vite fait de se pencher à son oreille, son souffle chaud venant se perdre dans ses cheveux d'un bleu ciel.

    - Maintenant, je vais te la mettre bien profond.

    Alors qu'il aurait eu toutes les raisons du monde d'être offusqué, l'adolescent ne ressentit que plus de désir. Ce que cet homme là lui avait dit, aucune fille ne pourrait jamais le faire. Il se sentait comme faisant partie d'un immense secret, quelque chose de merveilleux qui n'arrivait qu'à une mineure partie de la population. Lui qui allait connaître des plaisirs inavouables, il avait l'impression d'être un privilégié.

    Voilà pourquoi il se laissa faire lorsque le noiraud, assis, le positionna dos à lui sur son membre endurci, s'enfonçant lentement en lui alors que le jeune assassin eut l'impression de perdre la tête. Une douce chaleur l'enveloppa de l'intérieur, et au moment où le jeune homme fut entièrement en lui, il se sentit véritablement bien. Serein. Comme dans un songe duquel il espérait ne jamais se réveiller.

    Et alors, tout commença. Le déhanché brut, bestial de son amant. Les bruits de gémissements et des ressorts du lit qui craquent. L'odeur ambiante de transpiration et de sexe qui monta progressivement dans la pièce. Nagisa pouvait très clairement sentir tout cela. Toute cette violence, cette brutalité empreinte dans les vas-et-vas ombrageux de son partenaire, il pouvait les sentir un à un le marteler de l'intérieur, et ce si profondément que ça lui en faisait tourner la tête.

    Mais ce qui était le plus grisant, c'était le fait de faire ça avec son ami, de le laisser le toucher aussi intimement comme un petit ami, d'être en lui comme un amant, et d'en vouloir toujours plus malgré tout. Plus que son corps, le jeune homme voulait posséder son âme et son corps, mais il ne s'en rendait compte que maintenant, alors qu'il était trop tard pour faire marche arrière. Bien trop tard.

    Alors, dans un dernier soupir d'aise, il laissa leurs deux corps se libérer de la passion de leur étreinte passionnée, se laisser immerger dans un abîme profond, recouvert d'un voile de plaisir orgasmique.

    Mais, si Karma s'endormit rapidement, Nagisa lui, resta longuement éveillé, ne parvenant pas à fermer l’œil.

    Car le jeune homme le savait, il ne devait pas s'attacher. Plus maintenant que sa soif de sang grandissait de jour en jour, s'étendait par-delà les frontières de sa raison.

    Sans quoi il pourrait finir par s'en prendre à des personnes qu'il aimait.

    Oui, sans quoi il allait finir par tuer Karma.


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